NETTALI.COM - Venu défendre son budget 2022 à l’Assemblée nationale, arrêté à 149,5 milliards FCfa, le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, a essuyé des critiques des députés de l’opposition. Déthié Fall a été l’un des plus virulents.
"Monsieur le ministre, votre incompétence et votre manque de maturité politique maintiennent le pays sous tension. Vous serez responsable de tout ce qui se passera lors des élections et dans les prochains jours. Vous êtes en train de poursuivre des opposants, d’annuler des listes de l’opposition. Nous avons établi des listes en bonne et due forme. Et vous avez donné des instructions au niveau des Préfets et des Sous-Préfets pour qu’ils annulent les listes de l’opposition. Nous avons saisi les Cours d’Appel et nous avons récupéré 70 % des listes. Vous leur demandez de tout faire pour casser ces listes en saisissant la Cour Suprême. Vous êtes supposé être un ministre neutre, mais vous êtes incapable de l’être. Et vous voulez qu’on aille aux élections en toute transparence et dans la paix. Prenez vos dispositions", a soutenu l’ex-numéro 2 de Rewmi, le parti d’Idrissa Seck.
"Dans toutes les circonscriptions électorales où les listes de Yewwi Askan Wi ne seront pas présentes, des élections ne s’organiseront pas. Vous êtes responsable devant l’opinion nationale de tout ce qui adviendra. Dites au Président Macky Sall de sortir le décret qui doit rendre disponible le fichier électoral pour qu’il soit entre les mains de toute l’opposition et de les partis politiques", menace-t-il.
En guise de réponse, Antoine Diome rassure les députés et leur promet qu’il n’y a aucune irrégularité et qu’il faut laisser la procédure suivre son cours normal. Pour apporter des éclairages par rapport aux rejets de candidature de certaines listes de l’opposition, Antoine Diome rappelle que les décisions finales doivent être rendues par la Cour suprême. "La loi électorale donne compétence aux différentes autorités administratives - Préfets et Sous-Préfets - à la tête des commissions de recevoir la déclaration de candidature. Une fois que ces déclarations de candidature sont enregistrées, il y a un délai pour déclarer leur régularité sous la forme de recevabilité. Il y a naturellement la possibilité aux différentes coalitions ou aux partis politiques d’introduire des recours devant les Cours d’appel concernées", a expliqué le ministre de l’Intérieur.
Selon lui, ces textes ont fait l’objet de discussions, d’échanges et d’accords politiques avant d’être entérinés par l’Assemblée nationale.
Il ajoute que pour l’heure, les Préfets ne peuvent pas exécuter la décision des Cours d’appel. En conséquence, fait-il savoir, les candidats concernés devront prendre leur mal en patience, le temps que les 10 pourvois en cassation portés par l’Administration territoriale soient évacués.