NETTALI.COM – Invité de « Infos matin » sur TFM vendredi, Serigne Mboup s’est prononcé sur la campagne de commercialisation de l’arachide. Le président de l’Union des chambres de commerce et d’industrie du Sénégal propose une rationalisation du cadre d’intervention de la SONACOS, à travers une ouverture au privé national.  

Interrogé sur la campagne de commercialisation de l’arachide qui a débuté hier, 25 novembre, Serigne Mboup, opérateur économique, a déploré le fait que la Chambre de commerce joue un rôle marginal dans le processus de prise de décision. « Avant, la Chambre de commerce était au cœur du dispositif de commercialisation de l’arachide.  La chambre s’occupait même de la collecte des semences. Il  y avait un tel succès que les ruraux se demandaient + à quand la fin de l’Indépendance +La Chambre de commerce a une fois écrit au gouverneur général de l’AOF pour faire expulser un Libano-syrien qui s’adonnait à des pratiques insidieuses sur le commerce de l’arachide», rappelle-t-il un âge d’or.

Ainsi, le président de l’Union des chambres de commerce et d’industrie du Sénégal se demande « à quoi sert encore SONACOS». « Ce sont les colons qui nous ont orienté vers la culture de l’arachide, mais la campagne de commercialisation d’autres produits comme l’oignon ne suscite pas autant d’emballement médiatique. C’est pour dire qu’il  y a rien de changé sous le soleil, par rapport à ce que faisait les Toubabs».

Selon Serigne Mboup, la SONACOS, pour être utile, doit se limiter à « produire de l’arachide, faire dans la transformation, faire éviter l’exportation des graines…et permettre aux Sénégalais d’acheter l’huile  à des prix réduits».  « Mais si c’est pour acheter de l’arachide et l’exporter, uniquement,  alors la SONACOS ne sert plus à rien, car l’Etat ne doit pas concurrencer les privés », suggère-t-il, précisant que les machines de la SONACOS ne tournent pas « assez » à Kaolack, « car le volume de transformation des produits est faible, les usines ne fonctionnant pas ».

Serigne Mboup ne souhaite pas pour autant la suppression de la SONACOS. En clair, il veut une plus grande ouverture aux privés. « Il faut aider les entreprises aux capitaux à 100% privés », mentionne le candidat à la mairie de Kaolack. A l’en croire, l’Etat concurrence de plus en plus les privés. «  L’Etat concurrence les transporteurs, même Petrosen est en train de faire des stations-services, l’Etat fait des logements sociaux…Tout cet effort doit être réorienté dans l’accompagnement qui doit être apporté aux privés pour renforcer leur capacités. L’Etat doit se contenter de faire de la régulation pour protéger les plus faibles contre les mastodontes. Même à l’étranger, quand Microsoft veut fragiliser ses concurrents, on le remet à l’ordre », conseille M. Mboup.