NETTALI.COM - Le Procureur a requis la disqualification des faits d’assassinat reprochés à la dame Aïda Mbacké en meurtre. Il demande en conséquence au tribunal de la condamner à  15 ans de réclusion criminelle. Aïda Mbacké, rappelons-le, est cette dame qui avait brûlé son mari vif aux Maristes.

L'affaire Aïda Mbacké a finalement été jugée, ce mercredi, par la chambre criminelle de Dakar.

Devant la barre, l’accusé a nié les faits d’assassinat qui lui sont reprochés.  "C'était mon ami, mon confident. Il était plus qu'un mari pour moi. Certes on avait des problèmes comme tout couple, mais je ne pouvais pas supporter le fait qu'il ait pris une seconde épouse à mon insu", explique-t-elle devant la barre, ajoutant à l’attention du tribunal que c'est une certaine Khadija qui lui a rapporté la nouvelle.

"Ce qui s'est passé "

"Un jour, alors que son téléphone était en charge, je l'ai pris alors qu’il venait de recevoir un message. Et à ma grande surprise, j'ai vu des cœurs. Lorsque je l'ai interpellé sur ça, Khadim m'a dit qu'il s'agissait de sa collègue. Et que cette dernière le considère comme son fils. Cette explication ne m'a pas convaincu parce que sur le profil, je voyais une jeune fille. J’ai pris contact avec la fille et elle m'a dit beaucoup de choses sur moi. Elle m'a même dit que je n'étais pas dans le domicile conjugal. Comment a-t-elle su tout cela? Comme j'étais stressée et enceinte, je suis tombée malade. On l'a appelé à plusieurs reprises, mais il n'est pas venu. J'étais tellement déçue parce qu'il ne m'a même pas demandé l'état de ma santé", explique-t-elle.

"Je n'ai plus personne dans ma vie"

Revenant sur les circonstances du décès de son mari, elle raconte qu'ils étaient tous les deux dans la chambre et elle lui a clairement signifié qu'elle préfère se suicider que de le partager avec une autre. "Sous l'emprise de la jalousie, j'ai pris un liquide inflammable que j'ai versé sur nous deux. Ensuite, j'ai pris un briquet pour allumer le feu. Je préférais mourir avec lui que de le partager. J'étais dévastée parce que je ne pouvais pas imaginer que mon mari me partageait avec une autre femme", raconte-t-elle.

Elle dit regretter son geste car depuis le décès de son mari, elle n’arrive pas à dormir. Elle passe toutes ses nuits à prier pour le défunt. "Je n'ai plus personne dans ma vie. Mon père et mes frères m’ont abandonné", a-t-elle déclaré les larmes aux yeux.

Dans son réquisitoire, le Procureur est revenu sur les circonstances du décès de l’époux de l’accusée.  «Elle a mis le feu après avoir aspergé le corps d’un liquide inflammable. Elle savait que son mari, qui était sur le point de s’endormir, ne pouvait pas s’en sortir indemne. Certes la préméditation parait fragile, car il n’est pas établi qu’elle a acheté le liquide, mais l’intention de donner la mort est établie. C’est un crime passionnel. Folle amoureuse de son mari, elle ne voulait pas le partager. Elle a agi par jalousie. C’est pourquoi, je demande la disqualification des faits en meurtre et sa condamnation à 15 ans de réclusion criminelle», a soutenu le représentant du ministère public.

La défense a plaidé l’acquittement étant convaincu que la dame n’a pas eu l’intention de tuer son époux. Elle a juste agi sous le coup de la colère, par jalousie.

Le juge rendra son verdict le 17 novembre prochain, date du délibéré.