NETTALI.COM – Le recours déposé par l’opposition devant le Conseil constitutionnel pour contester le nouveau Code électoral comporte-t-il un piège ? On peut le penser. Mamadou Diop Decroix détecte anguille sous roche et indique que si d’ici le 24 juillet il n’y a pas consensus, le pouvoir pourrait exciper des normes de la CEDEAO pour retourner à l’ancien code et ainsi éviter le suffrage universel direct aux locales.  

Aidé par l’avocat Me Abdoulaye Tine et en mandatant, à cet effet, le député, président du mouvement Tekki, Mamadou Lamine Diallo, l’opposition a déposé, vendredi dernier, un recours attaquant le nouveau Code électoral.

Face à Alassane Samba Diop sur ITV ce 18 juillet, Mamadou Diop Decroix dit avoir signé le document portant sur ledit recours « avec des pincettes ». Non seulement Decroix déclare que le Conseil constitutionnel n’est pas complet pour pouvoir délibérer, mais il pense qu’à partir du 24 juillet, « aucune réforme du code électoral n’est pas possible dans l’hypothèse d’un non-consens ». « Si notre recours n’est pas examiné, on sera dans les délais de la CEDEAO. La CEDEAO dit, dans les six mois, vous ne pouvez pas », rappelle-t-il, une loi communautaire.

L’invité de l’émission « Questions directes » croit savoir que  la requête peut profiter au pouvoir qui pourrait la brandir comme argument pour retourner à l’ancien code. « Sur les quelques rares concessions, qui ne sont pas fondamentales, il se pourrait bien qu’ils (les gens du pouvoir) se disent que le Conseil n’a pas pu délibérer, nous sommes dans une période où il faut absolument un consensus, étant donné que nous n’en avons pas, on retourne au code antérieur. En ce moment, le pouvoir ne fait aucun consensus. Et le grand problème qu’ils ont avec l’élection des maires au suffrage universel direct, ils vont pouvoir le régler sans que l’opinion ne considère qu’ils ont rejeté un consensus », dit le patron de AJ.

Pour rappel, l’Assemblée nationale a adopté lundi12 juillet le nouveau code électoral. Ce texte, défendu par le ministre de l’Intérieur, est issu du dialogue politique lancé en 2019 par le chef de l’État, en perspective des élections Locales de janvier 2022, des Législatives de 2022 et de la Présidentielle de 2024.