NETTALI.COM – En, politiques seules les montagnes ne se rencontrent pas. Après que Khalifa Sall a écarté toute perspective de rapprochement avec Macky Sall, tous les regards se tournent vers Karim Wade. Le journal Enquête a zoomé sur le sujet, ce mercredi et révèle qu’il y a bel et bien négociations, en messe basse, entre le pouvoir et Wade-fils. Le but de la manœuvre viserait à endiguer la menace Sonko. 

Après Khalifa Salll a écarté toute perspective de rapprochement avec “Mburu ak Soow”, (NDLR : dénomination du compagnonnage entre les anciens frères ennemis Macky Sall et Idrissa Seck), tous les regards se tournent vers Karim Wade, actuel leader du Parti démocratique sénégalais (PDS). L’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, a lâché, le weekend dernier : “Je suis allergique au lactose”, pour couper court aux rumeurs l’envoyant dans la galaxie Benno Bokk Yaakaar (BBY).

Pour que nul n’en ignore, le journal Enquête a interrogé Mayoro Faye, porte-parole du PDS. “Non, rassurez-vous, il n’y a pas une once de rapprochement entre Karim Wade et le régime actuel’’, souffle d’entrée Mayoro, au bout du fil. “Notre but, au PDS, est de travailler pour présenter monsieur Karim Wade comme candidat à la Présidentielle de 2024 et de faire appliquer les recommandations du Groupe de travail de l’ONU qui a déclaré illégale la Crei qui l’a condamné’’, poursuit-il.

De son coté, Moussa Diaw, enseignant-chercheur en sciences politiques à l’UGB, se veut plus prudent, dans l’optique d’un rapprochement entre les héritiers d’Abdoulaye Wade. “En politique, il ne faut jamais dire jamais. Tout est négociable en politique, en Afrique. Il y a toujours des évolutions possibles dans un sens comme dans l’autre. Les relations politiques, ce sont d’abord des relations humaines et sociales’’, s’exclame-t-il. Il pourrait ne pas avoir tort, puisque, malgré les démentis des Libéraux, il y aurait bel et bien, selon les informations de Enquête, des discussions entre le Président de la République et Karim Wade. Ce qui pourrait augurer d’un profond bouleversement de la configuration politique actuelle, avec une avec une méga structure libérale au pouvoir.

En attendant d’y arriver, peut-être, l’universitaire souligne que la conjoncture politique au Sénégal, dans les deux prochaines années, a un vecteur central qu’est la possibilité d’un troisième mandat de Macky Sall. De ces incertitudes autour de cette situation pourraient découler d’innombrables renversements dans la classe politique sénégalaise. “On a noté des prémices d’un rapprochement entre Macky et Abdoulaye Wade, dans la foulée de l’inauguration de la mosquée de Massalikoul Jinane, en septembre 2019. Mais il n’y a pas eu d’avancées, comme l’espérait Wade. Les discussions n’ont pas abouti, car je crois ça butait sur le dossier de Karim Wade qui était au cœur des négociations. Je pense que, compte tenu des agendas et des programmes, il n’y a pas eu convergence entre les deux parties. A mon avis, l’élément central autour duquel tout l’avenir politique sénégalais tourne, au cours des deux prochaines années, reste la question du troisième mandat. Cette question sera déclencheuse de beaucoup d’éléments dans la classe politique sénégalaise’’, affirme-t-il avec force.

                                                                    Cordon “sanitaire’’ autour de Sonko 

Selon Enquête, toujours, la montée de l’opposition autour d’Ousmane Sonko pourrait pousser le régime actuel à constituer un cordon “sanitaire’’ autour du leader du Pastef/Les patriotes. Ainsi, la grande alliance libérale pourrait contrebalancer le discours antisystème et nationaliste du leader des patriotes.