NETTALI.COM - 100 milliards de francs CFA, c’est le montant que réclame Amadou Ba, fondateur de Carrefour Automobile, à son fils aîné Khadim Ba et à ses coprévenus Ramin Sedeghi et Momath Sarr. Le trio, poursuivi pour association de malfaiteurs et escroquerie à jugement, n'a pas comparu devant la barre de la chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Dakar.

La bataille judiciaire entre Amadou Ba, fondateur de Carrefour Automobile et son fils aîné Khadim Ba a conduit ce jeudi 7 juillet 2021 le père à la barre de la chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Dakar. Le sieur Bâ reproche à son fils, à Ramin Sedeghi et Momath Sarr, Directeur général adjoint de la société Locafrique, les délits d’association de malfaiteurs et d’escroquerie au jugement.

Seul à comparaître puisque les prévenus ont brillé par leur absence, le père a expliqué que le différend a commencé lorsqu'il a pris une seconde épouse. Un jour, de retour de la  France, il a été interpellé par les éléments de la Division des investigations criminelles. Les policiers lui ont fait savoir qu’il faisait l’objet d’une plainte de la part de son fils Khadim Ba pour détournement portant sur 28 milliards de francs CFA, au préjudice de Carrefour Automobile. L’homme d’affaires est tombé des nues, quand on lui a notifié les raisons de son interpellation.

En effet, il ressort de la procédure que, Amadou Ba qui présidait le conseil d’administration de la Société Locafrique Sa, a nommé son fils Khadim Ba au poste de directeur général de ladite société. Celui-ci venait fraîchement de terminer ses études à Montréal. Selon Amadou Ba, suite à son second mariage, son fils s’est prévalu d’un faux sous la forme d’un protocole de cession d’actions du 24 novembre 2016, pour prétendre qu’il est devenu minoritaire dans le capital de Carrefour Automobile Sa.

Allant de surprise en surprise, l’homme qui est entré dans le monde des affaires en vendant des pièces détachées au Crédit foncier dans les années 80, découvre que l'entreprise Casone Finance, une société de droit anglais réclame à Carrefour automobile une créance de 12 milliards de FCfa. Ce qui est faux si l’on se fie aux déclarations de la partie civile qui soutient que Casone Finance n'a jamais eu de relation avec Carrefour ni avec Locafrique. « Carrefour ne doit rien à Locafrique. Les problèmes ont commencé lorsque j'ai pris une seconde épouse. Khadim Bâ est venu me dire + puisque les données ont changé, garde Carrefour nous prenons LocAfrique+. Je lui ai dit qu’il n’en est pas question. Je ne suis pas encore mort pour qu'on pense à mon héritage », déclare-t-il au prétoire.

Les avocats de la partie civile, qui ont estimé que leur client a subi un énorme préjudice, ont réclamé la somme de 100 milliards de francs CFA pour la dédommager. « Il a eu le malheur d’épouser une seconde épouse. Ça fait 5 ans qu’il n’ose pas mettre les pieds chez lui où vit sa première. Khadim Ba a porté le combat de sa mère. Pour écarter le père, c’est Khadim qui a élaboré toute la manœuvre. Il a mis en œuvre son imagination pour dépouiller son père », révèle Me Baboucar Cissé.

A la suite du parquet qui a requis l’application de la loi, le tribunal a mis l’affaire en délibéré. La décision sera rendue le 29 juillet.