NETTALI.COM - La question de l’homosexualité s’invite dans la sphère médiatique, à travers l’article 18 du Code la presse. Hier, une lettre publique a été adressée au ministre de la Communication, dans le but de revoir cet article qui, dans l’ensemble, milite pour le respect de la dignité humaine.

Alors que le monde médiatique attend toujours la publication de l’intégralité des décrets d’application du Code de la presse adopté en 2017, un débat s’installe autour d’un passage de l’article 18. Dans cet article, il est demandé au journaliste d’éviter “toute allusion par le texte, l’image et le son, à l’appartenance ethnique ou nationale d’une personne, à sa religion, à son sexe ou à son orientation sexuelle (…)’’.

Selon le député Mamadou Lamine Diallo, ce dernier aspect n’a pas sa place dans le Code de la presse. Il rappelle, à cet effet, que la loi punit au Sénégal les actes contre-nature. Hier, le parlementaire a, dans ce sens, adressé une lettre ouverte au ministre de la Communication, pour demander son abrogation. “Je vous demande, en conséquence, de bien vouloir proposer au gouvernement de supprimer l’expression ‘orientation sexuelle’ de l’article 18 du Code de la presse’’. Seulement, il serait judicieux de s’interroger sur la pertinence d’une telle proposition, alors que ce projet de loi est passé entre les mains des parlementaires depuis 2017. Ce, au moment où au Sénégal, les médias ont toujours participé à la lutte contre la communauté LGBTI (lesbien, gay, bisexuel, transgenre et intersexe). La médiatisation des nombreux actes posés par les anti-LGBTI a d’ailleurs conduit le Conseil d’Etat français a retiré le Sénégal de la liste française des pays “sûrs’’ depuis vendredi dernier.

C’est dire donc que cette disposition de l’article 18 n’a jusque-là pas constitué une entrave au traitement journalistique relatif au délit d’acte contre-nature. Cependant, du côté des destinataires de la lettre, à savoir le ministre de la Communication, aucune réaction officielle n’est encore disponible sur la question. Le directeur de la Communication, joint par “EnQuête’’, n’a pas souhaité s’épancher sur le sujet. Pendant ce temps, le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) s’abstient d’aborder le sujet.

Son secrétaire général indique toutefois que le code en question fera bientôt état d’une révision approfondie. “Le Code de la presse et tous les autres textes qui régissent actuellement la profession de journalisme au Sénégal seront passés en vue lors des assises des médias que nous comptons organiser avant la fin de ce mois’’, annonce Bamba Kassé, joint par “EnQuête’’.