NETTALI.COM – Alioune Tine invite Macky Sall et Ousmane Sonko à s’assoir autour d’une table pour surmonter leurs contradictions. Cela, devant les périls qui guettent le pays avec la montée de la violence politique.

 

Invité à l’émission spéciale de la 2S Tv sur la journée du 23 juin 2011, l’ex-patron du M23, Alioune Tine, a appelé au calme dix ans après. En clair, l’ancien coordinateur de la Raddho a souhaité vivement que Macky Sall rencontre l’opposant Ousmane Sonko pour arrondir les angles devant la montée d’adrénaline. « L’opposition et le pouvoir ne sont pas des ennemis. Macky Sall peut inviter Ousmane Sonko à déjeuner et recueillir son avis sur certains questions », a proposé M. Tine.

Ce dernier alerte sur « des révélateurs, de grands marqueurs comme les contrecoups néfastes du coronavirus ». « C’est comme la marche des imams de Guédiawaye contre les coupures et la hausse du prix de l’électricité connues sous Abdoulaye Wade. On est dans une impasse politique. Cette situation est pire que celle que l’on a vécue en 2011 », souligne-t-il.

« Si l’on n’a pas brûlé le siège de l’Assemblée nationale, c’est parce qu’au M23, y avait des élites intellectuelles, des hommes d’Etat comme feu Ousmane Tanor Dieng. Ils étaient écoutés par les jeunes. Par contre, pour les dernières manifestations de mars 2021, y avait que des jeunes. Macky Sall et Ousmane Sonko jouent à se faire peur », ajoute-t-il.

Précisant sa pensée, Alioune Tine mentionne : « Les raisons de la radicalisation, c’est les alternances sans alternatives. Y a des gens qui font toujours pour être avec le pouvoir et ce sont ceux-là qui encouragent le président à briguer un 3e mandat. La société civile est déconsidérée. Avant, la société civile était financée mais aujourd’hui, comme c’est le cas en Guinée Conakry, les bailleurs des organisations de la société civile sont intimidées. On a instrumentalisé la lutte contre le terrorisme pour faire taire toute voix discordante ».

Pour finir, l’invité de la 2S Tv relève : « Le fait qu’on arrache le micro à un professeur à l’université indique que l’autorité scientifique est en train s’effriter ; sur « Tik-Tok » y a de plus en plus de polémiques entre salafistes et soufistes et des attaques contre des chefs religieux. On risque qu’aller vers une situation d’ingouvernabilité comme ce fut le cas au Mali. Toutes les marques d’ingouvernabilité sont là. Y a pas pure transgression qu’au sein de la sécurité d’Etat que des milices côtoient les forces régulières. Y a pas pure défaillance de la sécurité d’Etat. Les Tontons macoutes n’accompagnaient pas Abdou Diouf. Wade avait ses Calots bleus quand il était dans l’opposition, mais une fois au pouvoir il les a affectés ailleurs. L’Etat ne doit pas transgresser les normes, l’opposition non plus ne doit pas accentuer l’escalade. Quand il y a situation d’ingouvernabilité, même l’opposition, une fois au pouvoir, va difficilement gouverner en paix ».