NETTALI.COM - Ainsi, à presque six mois des élections, rien n’est encore joué. Pour l’expert en décentralisation, Amadou Sène Niang, cela témoigne de l’échec de la Commission politique du dialogue national. “Voilà des gens qui, depuis trois ans, sont en train de discutailler à gauche et à droite et qui, jusqu’à présent, peinent à nous finaliser le travail. Cette commission a battu tous les records en matière de concertations et je pense que le président de la République devrait prendre ses responsabilités. On n’a jamais vu des négociations aussi longues. Ce qu’ils n’ont pu faire en trois ans, ils ne pourront le faire en un mois’’, peste le spécialiste.

Pour lui, la question de la suppléance est fondamentale et jusqu’à présent, personne ne sait ce qu’il va advenir. “Tout ça, c’est parce que, sur des prétextes fallacieux, on a changé le mode d’élection des maires. Et maintenant, on ne sait pas comment faire pour le remplacer, en cas de vacance, comme cela a été le cas pour Khalifa Sall, par exemple. Pour moi, il était beaucoup plus pertinent de maintenir l’ancienne formule. On n’en serait pas là. Mais, on a dit que les conseillers peuvent être achetés. Ce qui est faux. Il faut regarder les statistiques. Sur les plus de 500 communes, il n’y a pas 30 où celui qui dirigeait la liste n’est pas passé maire. On ne légifère pas sur la base de faux postulats’’.

Pour l’expert en décentralisation, l’Etat gagnerait, s’il veut respecter les échéances, à mettre un terme au travail de la commission. “On n’écrit pas des textes de loi avec une commission qui fait 20 membres de l’opposition, 20 de la majorité, 20 des non-alignés. Ce n’est pas possible. Il nous faut une commission cellulaire d’experts plus restreinte, si on veut avancer’’, a-t-il fulminé.

(Avec Enquête)