NETTALI.COM- Des menaces planent sur la scolarité des bacheliers orientés dans les établissements d’enseignement privés. Lesdits établissements, regroupés autour d’un cadre unitaire, menacent de perturber les enseignements afin de rentrer dans leurs fonds.

Les Etablissements d’enseignement privés du Sénégal (EPES) qui accueillent depuis trois ans des bacheliers non orientés dans les universités publiques sont en rogne contre l’Etat. Face à la presse ce vendredi 28 mai 2021, le Cadre unitaire des organisations privées d’enseignement supérieur du Sénégal (Cudopes) déplore la situation que vivent ces EPES en 2020 et 2021 et qui « est en passe de mettre en péril les exploitations caractérisées par un manque durable de ressources ». En fait, les EPES qui réclament des fonds à l’Etat du Sénégal soutiennent qu’ils n’en peuvent plus d’attendre. « Nous estimons avoir été assez patients pour supporter la charge d’enseignement de trois années académiques sans rentrer dans nos fonds », assènent les conférenciers. Qui ajoutent qu’ « avec la baisse des effectifs en raison de la COVID, les ménages impactés n’arrivant plus à inscrire leurs enfants dans les établissements privés, les EPES sont à bout de souffle ».

Ainsi pour rentrer dans leurs fonds, le Cudopes menace de perturber la scolarité des étudiants. « Nous nous réservons le droit d’user de tous les moyens à notre disposition : rétention de papiers administratifs, suspension des cours, etc », prévient Jean Marie Sène coordonnateur du Cudopes.
Cependant pour ne pas en arriver à cette situation, ces enseignants en appellent à la responsabilité de l’Etat du Sénégal, « pour qu’il prenne les mesures nécessaires, afin que tout un secteur de l’économie sénégalaise ne disparaisse pas purement et simplement ».

En fait, le Cudopes a brandi cette menace car, il déplore que des crédits jugés manifestement insuffisants en 2018, soient ponctionnés dès le début de la gestion 2021. « Nous en avons pris acte et avons donné notre position dans une lettre adressée au MESRI en date du 7 mai 2021 dont nous attendons la réponse », informe M. Sène.

S’agissant du montant réclamé, le coordonnateur souligne qu’ils ont travaillé à partir des chiffres du MESRI, qui indique les sommes reliquataires jusqu’à l’année académique 2018/2019 à un montant de 9 151 400 000 F CFA. « Nous estimons au moins à 16 000 000 000 de frs CFA, le montant global du programme qui finit à la fin de l’année académique 2020/2021, compte non tenu des redoublants qui feront leur dernière année de formation au cours de l’année académique 2021/2022 », précise-t-il.