NETTALI.COM  - La polémique entre Cheikh Oumar Diagne et certains talibés mourides prend une tournure inquiétante. Ce mercredi, la police de Dieuppeul a dû intervenir pour sauver l'activiste d'un lynchage devant les locaux de Wal fadjri. 

Cheikh Oumar Diagne n'est plus en sécurité. Après ses propos sur la relation entre Serigne Touba et le colon, l'activiste est dans le collimateur de certains talibés mourides. Ces derniers ne lui pardonnent pas d'avoir dit que Serigne Touba et d'autres chefs religieux entamaient ou arrêtaient le jeûne du mois de Ramadan sur ordre du colon. Ce que contestent du reste les fidèles mourides. Une plainte a été déposée sur la table du procureur de Diourbel. Et la police a d'ailleurs démarré les auditions. Ce qui n'a pas empêché certains talibés de chercher à solder leurs comptes avec Cheikh Oumar Diagne.

En effet, ayant appris la présence de Cheikh Oumar Diagne dans les locaux de Wal fadjri ce mercredi, de jeunes se réclamant de la communauté mouride ont pris d'assaut la devanture du groupe de presse, guettant la sortie de l'activiste afin de lui faire sa fête. Informés du danger, les responsables du groupe ont pris les devants. C'est ainsi qu'à la fin, vers 23 heures, de l'émission à laquelle il participait, Cheikh Oumar Diagne a été retenu dans les locaux du groupe. Le temps que la situation se calme. Les heures passent, mais les jeunes mourides refusent de céder. Il a fallu l'arrivée du commissaire de Dieuppeul et de ses hommes pour que la situation se calme. Le commissaire a usé de beaucoup de diplomatie pour faire revenir les uns et les autres à de meilleurs sentiments. Cheikh Oumar Diagne a pu ainsi rentrer chez lui vers 2 heures du matin.

Pour rappel, en plus de la plainte déposée contre lui par un dahira basé à Touba, Cheikh Oumar Diagne a aussi eu droit à un recadrage de Serigne Bassirou Abdou Khadre Mbacké. "Ce monsieur (Cheikh Oumar Diagne, ndlr) a dit sur Serigne Touba des choses complètement fausses", avait déclaré le porte-parole du khalife général des mourides,  Serigne Bassirou Abdou Khadre, qui ajoute : "S'il ne donne pas de crédit au soufisme, c'est son droit le plus absolu, mais cela ne lui donne pas le droit de s'attaquer à la foi des autres." Non sans avertir : "La communauté mouride peut faire cesser ces attaques, mais nous voulons la paix." Un message qui n'est pas forcément bien saisi par tout le monde.