NETTALI.COM  - Le sommet sur le financement des économies africaines qui s'est tenu à Paris a servi de tribune au Président Macky Sall pour rappeler quelques vérités au pays développés. Face à la presse, le chef de l’Etat a fait comprendre que l'Occident ne sera pas en sécurité sanitaire tant que le Covid-19 n'est pas éradiqué en Afrique. 

En compagnie du Français Emmanuel Macron ainsi que d'autres chefs d'Etat, le président de la République du Sénégal a rencontré la presse pour faire le point sur les résultats du sommet de Paris sur le financement des économies africaines dans cette période post-Covid-19. Un sommet qui, de l'avis de Macky Sall, a répondu aux attentes.

S'adressant à Emmanuel Macron, Macky Sall laisse entendre : "Je peux, au nom de l'Afrique, dire ici devant la presse la gratitude des Africains face à votre initiative qui n'est pas la première.  Nous avons eu plusieurs rencontres virtuelles pour travailler sur l'accès aux vaccins, sur la dette. Aujourd'hui, il y  a cette rencontre de Paris qui a réuni l'essentiel du continent africain, mais également tous les membres du G7 et du G20. Grand merci pour cela." A en croire Macky Sall, Macron a été très engagé dans cette cause du financement des économies africaines après la pandémie de Covid-19.

En outre, Macky Sall note que le sommet de Paris a permis de constater qu'il y a eu un changement de paradigmes. "Il y a quelque chose de nouveau qu'il faut noter. On a habitué l'Afrique à lui concevoir des programmes et à lui les imposer. Aujourd'hui, nous sommes dans une co-construction de ce qu'il faut pour nous. C'est pourquoi il y a de l'espoir parce que nous connaissons mieux que quiconque nos problèmes", s'est réjoui le chef de l’Etat sénégalais. Avant de poursuivre : "Il est important aussi de noter le changement de mentalités au niveau des pays développés."

Selon Macky Sall, les pays du G20 et du G7 doivent comprendre que "nous avons une responsabilité commune et que vaccinez ses propres populations pour les pays industrialisés ne leur garantit absolument pas la sécurité sanitaire". "C'est évident que si nous continuons la tendance actuelle où les Africains sont à 2 ou 3 pour cent de taux de vaccination, il se développera sur le continent africain des variants extrêmement résistants qui remettront en cause l'efficacité des vaccins dans quelques mois ou dans quelques années", prévient le chef de l’Etat sénégalais. "Tant qu'il y a la circulation du virus quelque part sur la planète, la planète n'est pas en sécurité", poursuit-il. Avant d'ajouter : "Nous devons donc faire en sorte que les mesures arrêtées soient mises en œuvres." D'après lui, il faut d'abord "changer le cadre dans lequel nous évoluons depuis toujours. C'est un corsé qui ne tient plus. Et le contexte l'a prouvé". Macky Sall plaide ainsi pour plus de dépenses publiques notamment pour des raisons médicales dont l'achat des vaccins.