NETTALI.COM - L’ancien Premier ministre, à travers le prisme déformant de ses détracteurs, passe pour un banquier controversé qui profitait de cette situation pour s’enrichir auprès des clients. Abdoul Mbaye démonte ces allégations de la tribune de l’émission « Ramadan Show », sur 7 TV.

Abdoul Mbaye se lave à grande eau. Ce jeudi,  il a été interrogé par la 7 TV sur des accusations dont il fait l’objet et qui remontent à sa vie de banquier.

Au sujet de la motion de censure, portée par les libéraux, qui l’accusaient de s’être sucré avec l’argent de l’ancien président de la République tchadienne, Hissène Habré, le leader du parti Act balaie tout.

« Au Sénégal, le malheur, si on t’accuses, tu as beau apporter des démentis, mais les gens reviennent toujours dessus. Pour Hissène Habré, on parlait de 16 milliards qu’il aurait déposés dans livres d’une banque que je dirigeais. La dernière personne à en parler, je lui ai servi une plainte et il a été condamné », recadre-t-il ; non sans indiquer : « Hissène Habré n’a fait rentrer que 250 millions dans comptes de la CBAO. Auparavant, on a recueilli l’aval du ministère des Finances. Il s’agit de francs tchadiens et on a recueilli aussi l’avis de la Banque centrale. La Banque centrale a aussi a avalisé », précise l’ancien Premier ministre.

Pressé par Maïmouna Ndour Faye de sortir un « fond de dossier », M. Mbaye rétorque : « Je ne vais pas sortir un fond de dossier à cause d’un menteur. La Centif n’a qu’à me poursuivre pour blanchiment. C’est trop facile. Pourquoi devez-vous penser que c’est Abdoul Mbaye et non la banque ? A l’époque, la Centif et la loi sur le Blanchiment n’existaient. Dès lors que la Banque Centrale a émis un avis de non-objection, où est le problème 

En ce qui concerne Bocar Samba Dièye, il pense que c’est le même stratagème qui a été utilisé : « On s’attaque à Abdoul Mbaye et non à l’institution bancaire pour conférer de la résonnance à l’accusation, parce que je suis Premier ministre ».

A la question de savoir si réellement il a profité de sa position de banquier pour emprunter de l’argent à Aïda Ndiongue, il répond : « Me voyez-vous appeler quelqu’un au téléphone pour lui demander de me prêter 500 millions ? Pendant tout ce temps que je dirigeais la Banque de l’habitat du Sénégal, la BIAO, la Bst ou Attijari, je pouvais emprunter à 2% d’intérêt, en tant que directeur général de banque, je ne l’ai jamais fait ».

Il raconte une anecdote  pour étayer ses propos, rappelant que lorsque feu Aliou Sow était venu lui proposer de diriger la Banque sénégalo-tunisienne (Bst), il n’avait posé que cette condition : « qu’il me permette de devenir actionnaire. C’est ainsi qu’il m’a prêté de l’argent et j’ai hypothéqué ma seule maison que je possédais à l’époque ».

Revenant sur Aïda Ndiongue, Abdoul Mbaye déclare que c’est après qu’il a été constaté un dépassement de 750 millions à 5 milliards, sur le marché relatif aux produits phytosanitaires, que, conformément à ses prérogatives, il a saisi l’Agent judiciaire de l’Etat, d’autant plus qu’il n’y avait pas d’inondations en 2011. L’ex-Pm d’avertir son monde en ces termes : « J’ai été son banquier. Je l’ai beaucoup aidé et elle n’était pas la seule. Je ne vais pas parler de certaines choses, car y a l’obligation de réserve ».

Maïmoiuna Ndoiur Faye lui demande s’il n’a pas vendu le secret sur les avoirs bancaires de Aïda Ndiongue. Il sort à peine de ses gonds et ferme ce débat : « Je ne suis pas un délateur. Même ceux qui portaient la motion de censure, ils ont gardé beaucoup d’argent dans les banques, mais je ne vais pas en parler ».