NETTALI.COM  - La fête du 1er mai célébré samedi a été l'occasion pour le Syndicat national des professionnels de l'information et de la communication du Sénégal  (Synpics) de déposer sur la table du chef de l'Etat les "maux de la presse sénégalaise". Mais Bamba Kassé, son secrétaire général, a préféré faire l'impasse sur les agressions subies par au moins deux groupes de presse. 

Prenant la parole lors de la cérémonie de remise des cahiers de doléances au président de la République, Bamba Kassé a exposé les attaques dont les médias sénégalais ont fait l'objet ces derniers temps. Seulement, le secrétaire général du Synpics a préféré insister sur les agressions imputées à de supposés militants de Pastef, faisant ainsi l'impasse sur les actes posés par le gouvernement contre certains médias.

"La presse sénégalaise qui, jadis et très récemment encore, faisait la fierté de tous, est aujourd’hui piétinée, agressée, menacée, attaquée, trainée dans la boue ! Alors qu’habituellement, les quelques violations des droits des journalistes étaient à ranger dans la rubrique d’incidents, à l’occasion notamment de déploiement de forces de l’ordre, aujourd’hui, les médias sont victimes d’un système de guérillas à la sève fasciste. On cherche à leur faire peur ou à les faire taire !», a dit Bamba Kassé. Se faisant plus précis, il poursuit : "En mars dernier, le Groupe futurs médias a fait l’objet d’attaques abjectes au cocktail Molotov ! Des véhicules y ont été incendiés et son personnel a dû se réfugier pour échapper à la furie qui aurait pu être meurtrière. Le quotidien national ‘’Le Soleil’’ a également fait l’objet d’une tentative d’incendie et ses employés d’une tentative d’attenter à leur intégrité physique. D’autres groupes de presse ont été la cible de tentatives d’attentat qui, heureusement, n’ont pu se réaliser grâce à la réaction des forces de l’ordre, mais surtout parce que le concert de désapprobations avait fini de gagner l’opinion.".

Certes! Mais Bamba Kassé a-t-il fait exprès de ne pas évoquer d'autres agressions ? En effet, à la même période où les groupes "Gfm" et "Le Soleil" ont été attaqués, l'Etat du Sénégal, par le biais du Conseil national de régulation de l'audiovisuel (Cnra), a procédé à la suspension du signal de deux chaînes de télévision, Walf Tv et la Sen Tv. Et ce, pendant 72 heures. Leur faute : retransmettre en direct les violentes manifestations de début mars. Suspension d'autant plus regrettable que les deux groupes n'ont jamais reçu d'avertissement encore moins de notification ou de mise en demeure. Mais ça ne semble pas être une préoccupation majeure pour le secrétaire général du Synpics qui a préféré s'arrêter aux agressions contre "Gfm" et "Le Soleil". Pourtant, en plus des pertes causées aux groupes Walf et D-Médias, la suspension a obligé journalistes et techniciens des deux entreprises à chômer pendant au moins trois jours. Et jusqu'ici le Cnra n'a fourni aucune explication aux responsables des deux groupes.