NETTALI.COM - 5 ans de prison ferme, une amende d’un million de francs et la confiscation du téléphone, c’est ce que le procureur de la République a requis contre Mamadou Diaou, attrait à la barre de la chambre criminelle de Dakar pour association de malfaiteurs et apologie au terrorisme.

En effet, il ressort des éléments discutés devant le prétoire que c’est en Aout 2016 que l’accusé a été arrêté à l'aéroport grâce à un signalement figurant sur la base de données de Sécuriport. Un signalement qui le présentait comme un individu dangereux désirant se rendre dans les zones jihadistes.

Fouillé, il avait été trouvé en possession de la somme de 170 euros, d'un passeport ordinaire délivré par la mairie de Saint-Brieuc et d'un téléphone portable, lesquels avaient été remis à la Division des investigations criminelles (Dic) qui avait pris le relais de la police de l'air et des frontières.

Les enquêteurs ont trouvé des images et des vidéos dont certaines montrant des jihadistes sur des théâtres d'opération alors que d’autres appelaient à combattre les ennemis de l'islam. On le voyait sur l’une des images en tenue treillis, à côté d’une personne affiliée à un groupe djihadiste.

En outre, les enquêteurs ont découvert qu’il communiquait avec un certain Ibrahima Ndiaye. C’est ce dernier qui l’avait invité au Sénégal afin qu'il lui facilite son voyage vers la Syrie, l’Irak ou la Lybie.

Il avait souligné que son objectif premier était de quitter la France qu'il qualifiait de pays de « mécréants » et d'effectuer la « hijra » vers des pays musulmans où s'appliquait la Charia. Il avait d’ailleurs, dans un message envoyé à ses parents, demandé à ces derniers de prier pour lui puisqu’il était à la quête du Paradis.

A barre, l’accusé a nié les faits qui lui ont valu sa comparution. Il a soutenu qu’il n’avait aucunement l’intention de rejoindre le camp des djihadistes. A l’en croire, il n’a pas appris le Coran mais respecte les 5 piliers de l’Islam qu’il a, sur demande du président de la chambre, répété. A la question de savoir s’il connait ce qu’est le djihad, il a répondu : « ce sont les efforts personnels qu’il faut accomplir dans la religion pour obtenir la bénédiction de Dieu ». Par rapport à son voyage au Sénégal à l’insu de ses parents alors qu’il n’avait que 18 ans, il rétorque : « j’avais 18 ans et j’avais le droit de voyager seul partout où je veux ».

Le procureur a requis sa condamnation. Mais auparavant, il a indiqué que l’accusé fait partie des jeunes qui sont manipulés et utilisés par des adultes. Ce sont, d’après le parquet, des marionnettes qui ignorent complètement les enjeux. A son avis, l’accusé a été chanceux puisqu’il a été arrêté sinon il allait être tué. L’avocat de la défense a plaidé la clémence. Il a indiqué que son client est un jeune désœuvré qui n’avait rien compris. Le délibéré est prévu pour le 29 avril prochain.