NETTALI.COM - Le président de l’Institut panafricain de stratégies (IPS), Cheikh Tidiane Gadio, participant au Sommet de Ndjamena, au Tchad, souhaite la mise en place d’une armée panafricaine pour combattre le terrorisme.

Les membres de l’Institut panafricain de stratégies ont décidé, selon son président, de soutenir les pays du Sahel dans leur lutte contre le terrorisme. “Comme nous le disons souvent à l’IPS, les terroristes du monde entier sont en train de converger vers l’Afrique, puisqu’eux aussi viennent prendre ‘leur part d’Afrique’”, regrette Cheikh Tidiane Gadio dans un texte lu lors du Sommet du G5 Sahel tenu au Tchad.

A ce propos, M. Gadio soutient que cette rencontre qui se tient en terre africaine et panafricaine du Tchad, est scrutée, attendue et écoutée à travers le monde. De là toute l’importance des décisions attendues à l’issue des délibérations des chefs d’Etat qui y prennent part. “Surtout qu’en plus de la grave menace terroriste qui est en train de métastaser partout dans le continent, la Covid19 étend ses méfaits partout en Afrique, fait de nombreuses victimes, étrangle nos économies et hypothèque le futur de l’Afrique comme celui des autres pays du reste du monde”, a-t-il souligné.

Par ailleurs, l’Afrique est aussi un continent béni de ressources abondantes comme les vastes forêts, les terres arables et les ressources minières telles que l’or, le diamant, le pétrole et gaz. “Les terroristes sont convaincus que l’Afrique est vulnérable, affaiblie, désunie, donc ‘prenable’ ! Comme nous le constatons, “ils sont en train de déménager leurs opérations chez nous, de la Libye, au Sahel, au Nord-Nigeria, Nord Cameroun, avec des visées sur le Golfe de Guinée via la Côte d’Ivoire, le Bénin, à l’Afrique de l’Est (Somalie, Kenya), à l’Afrique centrale (RDC avec les ADF) et en Afrique australe avec le Mozambique où ils ont pris le contrôle de la province de Cabo Delgado riche en puits de pétrole et de gaz”, a-t-il rappelé dans sa communication.

Ils considèrent que les dirigeants africains devraient se pencher sur certaines choses. Est-ce que les Africains vont accepter de devenir l’épicentre du terrorisme mondial ou jouer la carte de l’impuissance, de la résignation ou de l’indifférence ? Des questions essentielles qu’ils devraient se poser. Pour remonter la pente, les Etats doivent signer des partenariats entre eux, parce qu’en 1973, le professeur Cheikh Anta Diop avait déjà prédit cette politique de coopération dans l’une de ces citations, en disant que “la sécurité précède le développement’’.

“Des pays africains l’ont compris. Un pays comme le Tchad l’a bien compris et a versé le sang de ses enfants au Mali, au Nigeria, au Niger, au Cameroun, dans un élan panafricaniste sans précédent dans l’histoire du continent. Honneur donc au peuple tchadien, à ses soldats et à son leader ! Honneur à tous les soldats de tous les pays tombés pour notre liberté au Sahel”, a-t-il ajouté.

La construction d’une “armée africaine’’ était le vœu de Kwame Nkrumah en 1963. “ Nous avons attendu 58 ans sans mettre en œuvre sa directive. Répondons enfin à son interpellation. Mettons rapidement sur pied une armée africaine, avec des troupes d’élite et des forces spéciales, bien armées, bien équipées, bien formées. Une telle armée va entrer en urgence au Mali pour appuyer les forces maliennes et ratisser tout le Sahel pour nous rendre notre souveraineté et notre dignité”, a conclu Cheikh Gadio.

Avec Enquête