NETTALI.COM- La modification de la loi 69-29 du 29 avril 1969 relative à l’état d’urgence et à l’état de siège suscite beaucoup de controverses chez la classe politique. Me Doudou Ndoye n’y voit aucune irrégularité et pense même que le chef de l’Etat aurait dû le faire bien avant.

Suite à la décision du chef de l’Etat de modifier la loi 69-29 du 29 avril 1969 relative à l’état d’urgence et à l’état de siège afin qu’il puisse prendre des mesures d’urgence dans le cadre de la gestion de la pandémie du Coronavirus, la classe politique et la société civile avaient rué dans les brancards pour soulever un problème d’opportunité. Leur argument est rejeté par Me Doudou Ndoye qui rappelle que « l’opportunité de la direction d’une Nation ne dépend que du pouvoir exécutif et de personne d’autre ».

En fait, selon l’argumentaire de l’ancien ministre de la Justice qui s’exprimait à l’émission « Jury du Dimanche », « le chef de l’Etat a été élu pour diriger notre Nation et toutes les questions d’opportunité relèvent de lui ».

Reconnaissant aux autres d’apprécier, Me Doudou Ndoye est d’avis que « devant cette pandémie qui agresse le monde entier, qui constitue un danger pour chacune de nos vies, il relève du pouvoir exécutif de prendre toutes les mesures opportunes pour nous aider à vivre avec le virus ». Très formel sur sa position, il ajoute : « vivre avec le virus ne signifie pas manger le virus, signifie savoir qu’il est notre compagnon. Et quand on a un compagnon nocif, il faut se prémunir contre sa nocivité. La mesure exceptionnelle est une mesure législative réglementaire ». Mieux, contrairement aux pourfendeurs du Président Sall, il estime que « ces mesures ont été  un peu tardives et ce n’est pas irrégulier ».

Et l’avocat de poursuivre son argumentaire : « gouverner c’est prévoir. Je dirai que cette pandémie est là depuis longtemps. Le gouvernement devait penser l’économie, le social et le sanitaire. Mais, à un moment donné, le Gouvernement a semblé oublier le sanitaire, en laissant les gens se rassembler partout, à aller dans les grandes cérémonies religieuses et malheureusement, nous en payons le prix. C’est tout cela qui a créé la situation ».

Par conséquent, Me Ndoye estime que « le Gouvernement aurait pu être un gouvernement, et savoir que tant que la pandémie n’est pas finie, on doit astreindre tout le Sénégal, sans aucune exception, aux mêmes règles. Et le gouvernement ne l’a pas fait.  Aujourd’hui que le Gouvernement se trouve devant l’impossible, il tente. Il aurait pu le faire depuis ».

Dans la foulée, il a souligné qu’il n’y a aucune anti-constitutionnalité dans la décision du chef de l’Etat. Car, argue le juriste, « ce sont des lois qui ont été modifiés et des lois ne sont modifiables que par des lois. La question constitutionnelle ne peut pas se poser ». Et de conclure : « laissons le Président veiller à notre santé ! ».