NETTALI.COM – Alors qu’il se dit qu’une mission de l’Inspection générale d’Etat(Ige) fouille sa gestion du Conseil économique, sociale et environnemental, Aminata Touré est interrogée par Jeune Afrique sur sa responsabilité, au sujet des poursuites engagées par la Cour de répression de l’enrichissement illicite. Poursuites perçues, par des franges de l’opinion, comme un acte de règlements de comptes dans une perspective de chasse aux sorcières. Mimi assume sa part de responsabilité et déclare que c’est à Macky Sall qu’il revient la prérogative constitutionnelle de définir la politique judiciaire de l’Etat.  

Dans un entretien avec Jeune Afrique, Aminata Touré boit le calice jusqu’à la lie et assume son rôle, au sujet de la CREI, alors qu’elle était garde des Sceaux. » « C’est le président de la République qui définit la politique judicaire de l’État et son garde Sceaux-fonction que j’ai assumée- a pour mission de la mettre en œuvre. Nous avons d’abord utilisé les outils que nous avons trouvés en arrivant au pouvoir. Mais j’avais moi-même préconisé d’opter pour un Parquet financier qui absorberait la CREI ».

Mimi Touré, qui semble refiler la patate chaude au chef de l’Etat, révèle ainsi qu’elle avait une autre vision de la Traque des biens mal acquis. « J’assume sans ambages les décisions prises lorsque j’étais ministre de la Justice. Je rappelle aussi que nous avons mené une réflexion pour moderniser la CREI en prévoyant notamment le double degré de juridiction, autrement dit la possibilité de faire appel. On a également envisagé de la remplacer par un Parquet financier intégré aux juridictions de droit commun. Ces réflexions se sont poursuivies après mon départ du ministère de la Justice, en juillet 2013. »

Amintata Touré, déclare, à cet égard, qu’elle reste zen, devant le contrôle de l’IGE, qui vise sa gestion du Conseil économique, social et environnemental. « J’ai moi-même plaidé avec  instance pour que la reddition des comptes au sein des institutions républicaines qui gèrent de l’argent public soit une activité récurrente et normale. Cet audit portera  apparemment sur une  période sept années, et j’ai moi-même été à la tête du CESE pendant 15 mois, je ne vois donc aucun lien entre mon activité politique et cet exercice de bonne gouvernance. Nous verrons bien : pour l’instant je n’ai reçu  aucune notification officielle d’une telle vérification que j’attends avec impatience ».