NETTALI.COM - Le cadre unitaire des syndicats et les amicales du groupe La Poste a vécu ce mardi 22 décembre une assemblée générale d'information et de protestation mouvementée. En effet, les agents de ce "patrimoine national" qui voulaient dénoncer dans leur siège, leur mal-vivre et surtout la dette que l'Etat leur doit, ont été dispersés par des jets de lacrymogènes sous ordre du préfet de Dakar.

Les postiers de Dakar se souviendront très longtemps de leur assemblée générale tenue difficilement ce mardi à la Direction générale du groupe La Poste sise à Dakar. On se croirait à un front entre étudiants et policiers sur l'avenue Cheikh Anta Diop de Dakar.

En voulant faire leur point de presse devant le siège de la Direction générale du groupe La Poste, Ibrahima Sarr et compagnie se sont heurtés à refus catégorique du sous-préfet. Ce dernier leur brandit : "Pas rassemblement". Certainement pour les obliger à se conformer à l'arrêté ministériel interdisant les rassemblements en cette période de Covid-19.

Désireux de tenir leur point de presse devant leurs locaux, les agents de La Poste sont bombardés de gaz lacrymogènes par une dizaine de policiers. S'en suivent les négociations de gauche à droite. Le porte-parole du jour, Ibrahima Sarr a failli être embarqué dans le panier à salades. Mais c'était sans compter sur ces camarades qui se sont vaillement frottés aux limiers jusqu'à le recuper.

Le préfet de Dakar déclenche le second assaut

Quelques minutes plus tard, le calme est revenu et le cadre unitaire des syndicats et les amicales du groupe La Poste regagne le seuil de la Direction générale pour enfin tenir son point de presse.
Incroyable mais vrai. C'est en pleine interview que le préfet de Dakar s'est faufilé entre les cameraman pour dire devant les caméras à Ibrahima Sarr : "Vous avez deux minutes. Sinon je donne l'ordre de vous disperser". C'est à peine qu'il a tourné le dos que les gaz lacrymogènes envahissent le face-à-face avec la presse. C'est le sauve-qui-peut. Désordre total.

Une dette qui s'élève à plus de 60 milliards de francs Cfa.

"Ils ont semé le désordre dans notre entreprise. Cette agression orchestrée par le sous-préfet et le préfet ne restera pas impunie. Nous allons porter plainte. Nous allons continuer à lutter au niveau national et international car seule la lutte libère", a déclaré Ibrahima Sarr qui portait la voix des postiers.

"L'Etat a une dette vis à vis de La Poste d'environ 62 milliards francs. La Poste est laissée à elle-même. Cette entreprise qui est patrimoine national meurt à petit feu. Pendant ce temps, des entreprises comme la Rts, Sonacos, Dakar Dem Dikk, Sonatel sont accompagnées par l'Etat. Les 4.300 agents du groupe La Poste ne vont pas se laisser faire. Leurs emplois sont menacés et nous n'accepterons que cette forfaiture passe. Ce même mouvement de contestation est observé à Saint-Louis, à Kaolack, à Louga et à Tambacounda", renseigne M. Sarr.

Venu prendre part à cette assemblée nationale, le secrétaire général de la Cnts/FC, Cheikh Diop a exprimé toute sa déception. "La coupe de travailleurs est pleine. Les travailleurs sont agressés, leurs droits bafoués. Raison pour laquelle, à partir d'aujourd'hui, la Coalition des confédérations syndicales des travailleurs et travailleuses du Sénégal prend en charge la question des travailleurs du groupe La Poste", a fait savoir le porte-parole de la Coalition des confédérations syndicales.

Autant dire que la revendication du Cadre unitaire des syndicats et les amicales du groupe La Poste n'est pas passée comme lettre à la poste.