NETTALI.COM - Ce 18 décembre, la Journée mondiale du migrant est célébrée dans un contexte de recrudescence de l’émigration irrégulière au Sénégal. Une occasion saisie par des organisations sociales pour dénoncer le mutisme du gouvernement sur la question.

A la veille de la célébration de  la Journée mondiale du migrant, l’organisation Horizon sans frontières est revenue, hier, sur les contrecoups néfastes de ce phénomène. Son président Boubacar Sèye rensiegne que du 1er janvier au 15 novembre, une vague déferlante de 16 760 migrants est arrivée dans 553 embarcations aux îles Canaries. Cependant, regrette HSF, l’intensité du désir de migrer vers les pays les plus riches, s’accompagne par un risque qui s’illustre par ces chiffres alarmants. A l’en croire, “entre 1988 et 2009, 15 000 personnes sont mortes en Méditerranée, soit une moyenne de 1 400 décès par année. Entre 2014 et 2017, il y a eu 15 326 morts dont 71,11 % en Méditerranée centrale, c’est-à-dire sur l’axe Tripoli – Lampedusa, sans compter les 1 319 morts enregistrés en 2019 ; 2 771 en 2018 et 3 139 rien que pour l’année 2017’’.

De l’avis du président de HSF, plusieurs facteurs, à la fois conjoncturels et structurels (conjugaison de la pauvreté et de la pression sociale et démographique) sont à l’origine de cette nouvelle donne. “Cette situation alarmante doit inquiéter et interpeller l’opinion internationale sur la problématique de la gestion et de la gouvernance de la migration pour une remise en cause de cette gestion scandaleuse du triptyque (Immigration-Paix-Sécurité) mis en perspective par Horizon sans frontières. Cette nouvelle stratégie prend en compte les évolutions récentes de l’environnement et le contexte géopolitique mondial mettant en lumière les dangers multiformes qui menacent à la fois les États, les nations et les peuples’’, mentionne-t-on dans un communiqué.

M. Sèye de nous expliquer que les migrations, qu’elles soient forcées ou volontaires, sont un véritable fait social, une vraie “pathologie’’ en Afrique. Il estime ainsi que “le mal développement, l’incurie des pouvoirs publics et la mal gouvernance poussent bien des personnes à chercher ailleurs des conditions de vie qui leur ouvrent des perspectives qui, chez elles, leur semblent impossibles’’. En plus de la précarité économique, HSF évoque dans sa déclaration les conflits armés qui continuent de pousser les populations victimes ou menacées sur les chemins des migrations.

Toutes choses qui lui font dire que toute l’Afrique est minée, depuis plus de 40 ans, par des crises qui ont fait plus de 4 millions de morts entre 1991 et 2000, et ont touché plus de 500 millions de personnes. “Ces crises d’une grande complexité sont dues à un enchevêtrement de facteurs endogènes et exogènes qui n’échappent pas aux tensions géopolitiques et géoéconomiques mondiales. Ces migrations forcées touchent plus de 79,5 millions de personnes dont la moitié en Afrique, termine-t-il.