NETTALI.COM - Après les spécialistes, c’est le président de la République Macky Sall qui a tiré encore une fois la sonnette d’alarme pour attirer l’attention sur le regain de la maladie à Coronavirus au Sénégal. Selon Macky Sall, une seconde vague d’infections serait insupportable pour le pays, qui a déjà dépensé 628,4 milliards de FCfa depuis le début de la pandémie.

La nouvelle explosion des contaminations constatée cette semaine - 33 nouveaux cas, dont 14 contacts et 19 communautaires, rien que dans la journée d’hier jeudi, contre 19 la veille -, fait craindre le pire.

Prenant part à la cérémonie d’ouverture de la deuxième édition du Forum du numérique, Macky Sall a alerté les Sénégalais sur les risques réels d’une seconde vague de Covid-19 au Sénégal. «Elle sera insupportable pour notre économie et notre pays. Insupportable ! Donc restons vigilants et conscients que la maladie est encore là (...)», a prévenu le plus informé du pays. De quoi se remettre en ordre de bataille contre ce minus qui a semé la mort et la désolation un peu partout sur la planète. En mer comme sur le continent. Du Cape au Caire. En passant par Paris, Rio, New-York, Delhi, ces grandes métropoles du monde où sa chevauchée dévastatrice continue de choquer les populations et de toquer à la porte des dirigeants à court de remède.

Évoquant le nombre de cas répertoriés ce jeudi, le chef de l’Etat signale que le virus est toujours parmi nous. «Nous avons aujourd’hui 33 contaminations alors que nous étions en dessous de 10. Et il y a des cas communautaires. Cela veut dire que le virus est parmi des citoyens, inconscients qu’ils en sont porteurs, et qui le propagent. C’est le lieu d’insister encore sur le respect strict des gestes barrières», a fait savoir Macky Sall. Pour le chef de l’Etat, la bataille, la prudence reste de mise. «Je lance un appel à l’ensemble des citoyens et personnes vivant parmi nous pour dire que le virus circule encore. La bataille n’est pas tout à fait gagnée. Il est vrai que nous avons des résultats appréciables, mais si vous voyez la courbe de l’évolution de l’épidémie, on se rend compte qu’il y a aussi des hauts et des bas. Donc il y a une variation, une oscillation permanente, alors qu’on devrait voir une courbe qui s’aplatit». 

«Des dépenses décaissables de 628,4 milliards de FCFA»

Déjà au mois de juin dernier, trois mois après le début de la pandémie au Sénégal, le chef de l’Etat avait alerté contre une probable récession. «L'impact économique est énorme. Au cours des 5 dernières années, le Sénégal a connu une croissance annuelle de pas moins de 6,5%. Maintenant, même si tout se passe bien, la croissance sera de 1%. Si cette pandémie se poursuit, nous serons en récession, cela ne fait aucun doute», soulignait, de guerre lasse, le chef de l’Etat. Au-delà des conséquences sanitaires, la pandémie a fortement affecté les fondements de l’activité économique. L’Etat du Sénégal avait donc mis en place un Plan de résilience économique et sociale (Pres), armé d’un Fonds de riposte et de solidarité contre les effets du Covid-19 (Force-covid-19), lui-même doté d’un montant de 1000 milliards de FCfa, pour soutenir les agents économiques et amorcer la relance.

Au 30 septembre 2020, les dépenses budgétaires du Pres, d’un montant de 558,4 milliards FCFA, se répartissaient ainsi : 77,8 milliards de FCfa pour la santé, 103 milliards de FCfa pour la résilience sociale, 300 milliards de FCfa pour le soutien au secteur privé et le maintien des emplois, 77,6 milliards de FCfa pour la sécurisation de l’approvisionnement en denrées de première nécessité. A cela s’ajoute une opération de trésorerie portant sur un montant de 70 milliards FCfa, relative à la mise en place d’un mécanisme de garantie auprès du système financier au profit des entreprises. Soit un total de dépenses décaissables de 628,4 milliards de FCfa, largement couvertes par les ressources du Pres. Ces dernières ayant été mobilisées à la date du 30 septembre 2020 pour un montant de 635,662 milliards de FCfa, soit un taux de couverture de 101,2%.

A la même date, font savoir les services du ministère des Finances dans le projet de budget 2021, les 628,4 milliards de FCfa de dépenses décaissables ont connu un niveau d’exécution d’un montant de 646,760 milliards de FCfa, soit un taux de décaissement de 103%. Les dépenses budgétaires de 558,4 milliards ont été payées à raison de 621,76 milliards FCfa, soit un taux d’exécution de 111,3%, et les opérations de trésorerie exécutées à hauteur de 25 milliards, soit un taux de réalisation de 35,70%. De l’exécution budgétaire, chiffrent toujours les mêmes sources, pour le pilier 1 qu’est la Santé, sur les 77,8 milliards alloués, 88, 355 milliards ont été payés. Pour le renforcement de la résilience sociale des populations, y compris les compatriotes vivant à l’étranger, 97,625 milliards de FCfa ont été payés sur les 103 milliards alloués, soit 94,8% d’exécution.

Pour le troisième pilier qui est la sauvegarde de la stabilité macroéconomique et financière, il y a eu 370 milliards de FCfa de débours financiers sur lesquels 337,085 milliards de FCFA ont été payés, soit un taux d’exécution financière de 91,1% sur les 741,6 milliards de FCFA. Pour la sécurisation de l’approvisionnement, un taux d’exécution de 159,4% a été relevé, à savoir des paiements de 123,693 milliards de FCFA sur les 77 milliards alloués. Au total, 646 759 912 846 FCFA ont été payés, à la date du 30 septembre 2020. Un beau pactole qui, conjugué aux effets actuels du coronavirus sur l’activité économique, pourrait connaître le double en cas de deuxième vague. Une situation qui mettrait totalement à terre l’économie sénégalaise, aujourd’hui à genoux.