NETTALI.COM – Alors que l’incertitude plane sur la date de la tenue des élections locales, le Pr. Ismaïla Madior Fall monte au créneau pour lister les scénarii envisageables. Toutefois, l’ancien garde des Sceaux explique les nombreux reports par le dialogue national.

Dans un entretien avec le quotidien Enquête, l’ancien ministre de la Justice aborde la question liée à la tenue des élections locales. Interrogé sur les multiples reports, il déclare de but en blanc : « Le président Sall est respectueux du calendrier républicain. Il n’a jamais reporté de Présidentielles ou de Législatives comme cela se faisait par le passé. D’ailleurs, il est le premier à avoir organisé à date échue (avec un léger décalage) les Locales de 2014. Le report de ces Locales, tout le monde le sait, est lié au dialogue national dont la mise en œuvre de certaines conclusions comme l’audit du fichier et l’évaluation du processus électoral, conditionne leur tenue. Les raisons du report sont donc essentiellement techniques. Et celui-ci a été décidé par le dialogue national. L’essentiel est de ne pas sortir de l’année 2021 ».

« Certains craignent un autre report, en vue d’un couplage avec les Législatives qui doivent se tenir en 2022. Quelle est la meilleure option, selon vous, pour un calendrier électoral rationnel ? Y a-t-il vraiment un calendrier électoral idéal ? », liste encore le journal, qui se voit répondre : « Il y a plusieurs schémas possibles et chacun avec ses avantages et ses inconvénients. Premier schéma : on laisse les choses se dérouler comme prévu par le calendrier actuel, en tenant les Locales en 2021, les Législatives en 2022 et la Présidentielle en 2024 ».

 

« L’avantage, dit l’actuel ministre d’Etat, c’est le respect scrupuleux du calendrier républicain. L’inconvénient est que la proximité des échéances électorales ne laisse pas au pays de répit politique pour le travail développemental. Deuxième schéma : on couple les Locales et les Législatives en 2022. L’avantage est qu’on rationalise le système électoral et mutualise les ressources. L’inconvénient est qu’on tienne les Législatives à deux ans de la Présidentielle, dans le cadre d’un régime politique où l’élection présidentielle doit conditionner et conditionne les résultats des autres élections, notamment des Législatives. Car une discordance entre majorité parlementaire et majorité présidentielle peut être préjudiciable à la stabilité politique, même si l’Assemblée ne peut plus renverser le gouvernement et le président de la République ne peut plus dissoudre l’Assemblée ».

« Troisième schéma : liste encore Madior Fall, on tient les Locales en 2021 et les Législatives juste après la Présidentielle de 2024, comme cela s’est fait en 2012. Ce schéma a l’avantage de garantir la confluence entre majorités parlementaire et Présidentielle, mais a l’inconvénient de nécessiter une prorogation du mandat des députés qui nécessitera, alors, l’intervention d’une loi constitutionnelle. Dans tous les cas, quel que soit le schéma retenu, deux ans après la Présidentielle 2019, il est important de permettre au système politique de respirer et de tenir des élections, notamment les Locales en 2021, pour entendre la voix des citoyens et avoir de la visibilité politique pour l’avenir ».