NETTALI.COM - Une affaire de mœurs mettant en cause un imam et une infirmière, a été jugée ce vendredi 20 novembre 2020, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Le religieux accuse la dame,  son ex-copine, d’avoir filmé ses parties intimes et envoyé les images à son épouse et à ses deux frères.

Après huit années de relation idyllique et 2 ans d’amitié, place aux animosités entre l’imam El H. A. Diallo et l’infirmière Marème Soda Traoré. La cause : la dame a publié des images intimes de l'imam. Il ressort des faits que pendant leurs escapades en amoureux dans les auberges ou parfois dans le véhicule de son amant, la dame prenait le soin de filmer leur intimité, à l’insu du maitre coranique et prédicateur. Il y a une quinzaine de jours, l’ex-maîtresse a partagé les vidéos obscènes avec les frères et l’épouse du religieux.

Agée de 33 ans, elle a été attraite à la barre pour les chefs de collecte et de diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs. La prévenue a reconnu les faits et a justifié son acte par les provocations de la famille de son ex. "Ils  ne cessent de me traiter de pute et de m’insulter car il leur a fait croire que c’est moi qui lui courais après. Alors qu’à chaque fois, c’est lui qui venait vers moi. Pis, un vendredi, alors qu’il devait aller à la mosquée, il est venu chez moi. Dans son véhicule, il a exhibé son sexe et m’a demandé de lui faire plaisir. C’est là que je l’ai filmée", a soutenu l'ex de l'imam.

La partie civile a expliqué à son tour : "C'était ma petite amie. Grâce à moi, elle a découvert plusieurs endroits huppés. J’ai tout fait pour elle. J’avais confiance en elle et je partageais même avec elle, mes peines et joies." Selon les explications de l'imam, son ex a agi de la sorte parce qu’il a refusé d’offrir à sa mère, un plat à emporter, lors d’une de leur sortie. Le religieux accuse la prévenue de l’avoir humiliée en diffusant les images de leur intimité. Il lui reproche aussi d’être à l’origine de ses embrouilles avec plusieurs de ses disciples. "J’ai aussi renvoyé mes chauffeurs par sa faute. Elle leur demandait de l’informer sur tous mes faits et gestes. Quand j’ai décidé de rompre, elle a refusé. Pour que j’accomplisse ses désirs, elle me faisait chanter avec ces images. Elle a montré les images à mes frères et à ma femme. Depuis deux ans, je souffre. Je n’en peux plus", fulmine-t-il.

Dans son réquisitoire, le parquet a sermonné l'imam. "Je ne juge pas la partie civile. Mais que diraient les gens dont il dirige à la prière, quand ils sauront ses agissements. La partie civile donne une mauvaise image de l’islam", a asséné le maître des poursuites. Qui a requis 6 mois dont 1 mois ferme contre la jeune dame.

Après délibéré, Marème Soda Traoré a été condamnée, malgré ses excuses, à trois mois de prison avec sursis.