NETTALI.COM - Pour la cérémonie d’installation à la tête du Conseil économique, social et environnemental, il a fait un speech, digne d'un acteur de théâtre, narguant ses détracteurs au passage. Une manière certainement de répondre à tout ce beau monde qui l’a tant pilonné et renvoyé à la VAR. Il nous a même gratifiés d’un cours de com sur la manière de prononcer le nom de l’institution afin que certains puissent se l’approprier. Sacré Idy. 

Mais c’est peine perdue car bon nombre de ces Sénégalais pour qui, il estime s’être engagé, ne savent pas ce qu’est ce machin pour se poser la question de son utilité. Lui c’est Idy ou plus exactement, ce maître dans l’art de parler. Sauf que cette fois, il a beau tenté de faire rigoler son monde, usant de tournures, de sarcasme dont lui seul a le secret, ses alibis et prétextes ont du mal à passer. Difficile car la pilule est bien trop amère. Il y en a bien sûr certains pour rigoler de tout et applaudir rien qu’à l’évocation du nom de Macky Sall. Ceux-là, ils rigoleront toujours. L'attitude de courtisans les y pousse.

Il y a en effet bien longtemps que bon nombre de Sénégalais se sont faits une religion sur l’inutilité du Conseil économique, Social et environnemental, y compris de ce Haut conseil des collectivités territoriales. Idy a même fait un tour sur son terrain de jeu favori, la religion, nous apprenant que l’homme ne serait pas maître de son destin, nuançant ses propos qu’il avait tantôt sortis, à savoir qu’il ne prendrait plus de poste par décret. Il aurait même appris la nuance chez Me Wade, dont le « wax wakheet » (le fait de se dédire) avait fait grand bruit un moment, eu égard au contexte de l’époque. On a bien vu qu’il cherchait à changer de version, prenant les Sénégalais pour ce qu’ils ne sont pas, c’est-à-dire des demeurés. Un discours révélateur d’un certain manque de scrupules. Idy n’en a cure de leurs critiques ainsi que l’attestaient ses nombreux et larges sourires.

Quel était l’intérêt de cet échange bien musclé entre lui et Mimi Touré ? Il ne daignera pas assister à la passation de service, mais voulait en savoir plus sur la gestion de celle-ci. Curieuse attitude ! Fuyait-il les coups de griffes de la panthère ? La très belliqueuse Aminata elle, a semblé lui faire une mise à jour sur les nouvelles méthodes modernes pour le chômeur de longue date qu’Idy serait. En tout cas selon elle. Querelles d’enfants qui prouvent au fond que les politiques n’en ont cure de ce que les Sénégalais pensent d’eux, enfermés qu’ils sont dans leurs egos surdimensionnés et leurs ambitions pourtant rendues possibles par ce même peuple.

Elle est en tout cas bien en rogne la Mimi par ces temps qui courent. Elle ne veut laisser aucun coup de griffe l’écorcher sans broncher. Coup pour coup. Oeil pour œil, dent pour dent. Elle s’est déjà projetée dans une guerre sans merci et ne veut point se faire déborder sur les flancs. Elle a même pris la précaution de demander à remonter à la gestion d’Aminata Tall. Et elle a bien raison. Y’en a-t-il déjà eu des missions de contrôle de cette institution ? Qu’on ne se moque pas des Sénégalais quand même. Figurez-vous qu'elle a même boudé le Secrétariat exécutif national (Sen) de l'APR où étaient présents les limogés du gouvernement et membres de l'APR (Amadou Ba, Ali Ngouille Ndiaye, Oumar Youm et Boun Abdallah Dionne). Macky a tenté de les réconforter, estimant que le limogeage ne doit pas être une cause de rupture.

Les pêcheurs eux doivent se sentir bien seuls par ces temps qui courent, après que les fonds de mer soient raclés et que de mystérieux boutons, pardon infections, apparaissent sur leurs peaux, bouches et visages de certains d’entre eux. L'info selon laquelle le poisson serait aussi atteint, est venue les assommer. Il n'en serait rien. Greenpeace a dans la foulée, tout simplement demandé à l’Etat de suspendre les fameux accord de pêche avec l’Union européenne au moment où l‘Europe se barricade davantage pour raison de Covid et cherche à rapatrier ces migrants arrivés sur ses sols par pirogue.

Plus loin aux Etats Unis, Trump prolonge sa chute. Dernier exploit en date, il a viré le responsable de la sécurité des élections qui, dans un concert de vérité avec son agence, ont tout simplement demandé au très grand adepte du twitt devant l’éternel, de revoir sa copie sur les fraudes qui n’existeraient que dans son imagination. Sacrée stature d’homme d’état que celle de Biden, il pose des actes tranquillement, sans jamais un mot de trop, attendant tranquillement son heure. Plus longtemps attendra Trump, plus dure sera sa chute. Mais enfin pour un homme sans grandeur et sans vergogne, avouons que cela ne fera point de mal, même si la rage doit bien le ronger de l’intérieur.

Pour l’heure sous nos cieux, c’est la ruée vers le tout emploi, question de calmer un peu ces jeunes qui font la ruée vers l’Europe. Mais une politique qui nécessite de la réflexion sur la question de l’adéquation entre les besoins et la formation. Il importe surtout de ne pas tomber dans les opérations cosmétiques habituelles ou dans le financement hasardeux et irréfléchi du passé, question de faire passer la tempête.

Pendant que des questions importantes comme celles-là, préoccupent les Sénégalais, Idy qui expliquait son soi-disant retour aux affaires pour participer au dénouement de la crise sénégalaise, était aux anges dans ce genre de shows qu’il affectionne tant. Espérons juste que, comme avec Wade, il ne se fera pas rouler dans la farine par Macky. Son image est déjà bien écornée, mais il se sera au moins requinqué financièrement. Espérons juste pour Macky qu’il ne se trompe pas dans ses manoeuvres. Ce qu’Idy devrait certainement lui souhaiter en douce. Il l’a enfin reconnu comme président de la république. C'est au moins un pas de franchi.