NETTALI.COM- Le Sénégal a commémoré ce 26 septembre la 18 ème année du naufrage du bateau " Le Joola". Une fois de plus, les familles des victimes réclament l'érection d'un mémorial. Ce que le poète Amadou Lamine Sall trouve "fondamental".

Les familles des victimes du « Joola » réclament l’érection d’un mémorial, un musée national pour qu’on n’oublie pas le drame qui est considéré comme la plus grande catastrophe maritime du monde. Selon Amadou Lamine Sall, ce mémorial est fondamental. Ce drame, relève-t-il, a marqué notre peuple. Ce drame a marqué la République. « La mémoire est fondamentale parce qu’elle nous permet d’évaluer et de corriger des fautes. La République, pour dire l’Etat n’a pas oublié. La problématique était complexe et l’Etat ne pouvait pas y aller tout seul. Il y a eu plusieurs propositions. Avec l’arrivée du président Macky Sall, je pense que ce projet a été vraiment pris en charge. Ce mémorial va voir le jour. Le plus important c’est de se souvenir parce que le premier mémorial du « Joola » c’est nous. C’est notre histoire », a déclaré l’Invité du Jury du dimanche.

Interpellé sur le renflouement du bateau qui est une vieille doléance des familles des victimes, M. Sall estime que les familles ont raison de formuler cette requête. « Elles ont raison parce qu’un tel drame mérite que la justice s’y penche pour situer les responsabilités. Prenons le temps, en construisant le mémorial, de trouver le meilleur procédé possible pour que justice soit rendue. C’est-à-dire que l’on sache véritablement ce qui s’est passé. Je ne crois pas que l’argent puisse remplacer la justice. Je ne pense pas que l’argent puisse réparer ce drame dans le cœur des familles. Je pense que la justice est nécessaire pour faire deuil », dit-il.

Avant d’ajouter : « Et je suis de ceux qui croient que cette justice arrivera. Il nous faut simplement du temps. Dans ce pays le temps nous manque toujours mais, il nous faut du temps. Il y a certains qui pensent que cette épave est déjà un lieu de mémoire. Ce bateau est déjà un cimetière. Je pense que le mémorial qui va être érigé va réparer un peu. On ne guérit pas d’un tel drame. L’Etat ne guérira jamais de ce drame douloureux. Mais nous devons retourner à Dieu et regarder ce drame avec beaucoup plus de lucidité et de responsabilité ».

Pour ce qui est des pupilles de la Nation, il pense que l’Etat doit continuer à veiller sur eux. Il ne faut pas que ces pupilles de la Nation soient, à son avis, traumatisés. « L’Etat en acceptant de les prendre pour pupilles de la Nation a déjà fait preuve de papa et de mère. Il faut que l’Etat continue », souligne-t-il.