NETTALI.COM – Si Karim Wade a bel bien recouvré ses avocats, son retour d’exil est mis en perspective. Toutefois, des obstacles pourraient empêcher ce retour.

Karim Wade a recouvré ses droits civils, selon ses avocats qui évoquent le Code électoral. Après cette nouvelle tournure dans le dossier de Karim Wade, peut-on s’attendre à un retour imminent du candidat libéral ?

A ce propos, les interlocuteurs de Enquête se veulent prudents. Pape Saër Guèye indique, en effet, que le parti travaille au quotidien pour le retour de Wade fils. A l’en croire, le droit national ne permet pas d’exiler un citoyen. C’est, dit-il, un abus et une violation de l’autorité nationale et internationale. “Nous nous exerçons à organiser son retour dans un agenda maitrisé, avec toutes les parties prenantes et en prenant en compte tous les aspects du succès de ce retour. On ne peut pas donner un délai, car c’est un agenda sur la base de stratégies que nous mènerons, de concertations avec l’ensemble des responsables du PDS, des mouvements de soutien et de tous ceux qui sont censés contribuer à la marche démocratique pour permettre à notre candidat de revenir occuper le terrain politique’’, confie M. Gueye à Enquête.

Le secrétaire national chargé de la mobilisation et de la propagande du PDS indique, lui, que le retour de Wade fils dépendra de la seule volonté du Parti démocratique sénégalais qui va se charger de trouver le meilleur moment. Les interlocuteurs du journal refusent toutefois de parler de léthargie, en ce qui concerne leur formation politique. Cheikh Dieng préfère parler de confinement volontaire pour, dit-il, éviter une contamination interne au coronavirus. Le responsable national chargé des élections du PDS reconnait, toutefois, qu’il y a quelques départs de certaines identités remarquables. Il indique parallèlement que ces départs ont été largement compensés par des arrivées. Assane Ba indique d’ailleurs que le parti a toujours bien fonctionné, malgré “la déportation de Karim Wade par Macky Sall et son régime. Nous partageons toutes les décisions avec Karim Wade’’, souligne-il.

L’épine de l’amende à 138 milliards

Si ses partisans sont confiants quant à son retour, il reste constant que Karim Wade reste devoir payer une amende de 138 milliards que l’ancienne ministre de la Justice, Aminata Touré ne se prive jamais de rappeler. Avant la Présidentielle de 2019, elle écrivait, dans un communiqué intitulé “Le discours fanfaron du repris de justice’’ : “Karim Wade s’adresse à ses partisans désespérés par son absence à 10 mois de l’élection présidentielle, après moult annonces (de son retour, Ndlr) reportées. Ce serait bien de le revoir ici chez nous avec le chèque de138 milliards de francs Cfa qu’il doit au contribuable sénégalais. A une encablure de 2019, il y aura beaucoup de grenouilles qui gonfleront et gonfleront pour essayer d’avoir la taille d’un bœuf. Et fatalement, comme la grenouille de la fable de la Fontaine, elles éclateront, car les électeurs sénégalais ne sont pas dupes. Ils savent reconnaître la bonne graine de l’ivraie.’’ Et selon des observateurs, le fils de Me Wade ne remettra jamais les pieds au Sénégal, à moins que le Président Macky Sall le lui autorise. Etant entendu qu’il risquerait de retourner en prison.