NETTALI.COM - Les personnes âgées sont celles qui paient le prix fort de la pandémie. Ces sujets, parfois difficiles à traiter, présentent des signes ignorés jusque-là. Ce qui fait dire au docteur Seydina Limamoul Mahdi Diagne que leurs symptômes sont souvent atypiques et poussent à chercher le virus dans toute pathologie aigüe.

La pandémie du coronavirus ne fait pas de cadeau aux personnes âgées. Elles sont les plus affectées et en souffrent le plus. Des chiffres révèlent que la tranche d’âge comprise entre 60 et 75 ans représente 80 % des malades admis en soins intensifs et en réanimation. Ces déclarations sont faites par le professeur Mamadou Diarra Bèye au cours de la présentation du bilan mensuel de juillet. Cette catégorie constitue 15% des cas. D’ailleurs, il se plaint que certains malades arrivent à l’hôpital après être arrivés à des stades tardifs. Ce qui rend très compliqué leur traitement. Une situation qui conditionne la plupart des décès enregistrés.

A ce jour, le pays est à 11 587 cas déclarés positifs, dont 7 523 guéris, 242 décès, donc 3 821 sous traitement. Selon le gériatre-nutritionniste, Docteur Seydina Limamoul Mahdi Diagne, la présentation de la Covid-19 chez les personnes âgées est souvent atypique. Car, souligne-t-il, il a été notifié, dans plusieurs revues sur le plan international, que les premiers signes sont d’ordre digestifs. “C’est souvent la perte de goût, la perte d’appétit, la diarrhée. Des fois, avant que les signes respiratoires et la fièvre n’apparaissent, on peut assister à un changement de comportement chez la personne âgée. Une personne âgée qui n’avait pas la démence peut se retrouver, en cas de Covid-19, avec des troubles de la mentalité, un comportement bizarre, un sommeil continu, des oublis et un comportement agressif. Des choses qu’on peut voir dans toute pathologie aigüe’’, explique le gériatre.

En plus de ces signes souvent méconnus du public et même de certains praticiens, souligne le médecin-chef du Centre médico-social de gériatrie et de gérontologie de l’Ipres à Bel Air, il y a aussi les chutes répétitives. “Chez les sujets âgés, en cette période de pandémie, il faut chercher dans toute pathologie aigüe la Covid-19. Il y a même des sujets qui font des AVC. Les signes respiratoires se présentent très tardivement. Quand ils apparaissent, le diagnostic présente des traces de Covid-19 au niveau des poumons, alors que deux semaines avant, ces signes n’étaient pas là. On note une petite toux rare et des lésions pulmonaires’’, révèle le Dr Diagne.

Le professeur Diarra Bèye est du même avis. Chercher la Covid dans toute pathologie aigüe permettra de “mieux détecter la maladie et la traiter à temps’’.

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