NETTALI.COM - Directeur de Suma Assistance, Babacar Niang bat en brèche les chiffres livrés par le ministère de la Santé et de l’Action sociale sur la situation du coronavirus. Ce médecin, qui déclare avoir reçu des menaces pour ses révélations, informe que le Sénégal compte entre 30 000 et 50 000 cas. Ce qui est très loin des 10 715 cas.

A travers le point du jour sur la situation du coronavirus au Sénégal, les autorités sanitaires parlent de 10 715 cas. Ce que dément formellement le directeur de Suma Assistance, Dr Babacar Niang. « Quand ils parlaient de 5000 cas, je vous avais dit que l’on avait atteint les 15 OOO cas. Il y a des zones où il n’y a même pas de médecin pour tester les malades. Il y a présentement entre 30 000 et 50 000 cas au Sénégal. Pour les décès, on communique sur les cas qui sont dans les villes ou qui ont des certificats », déclare Dr Niang ; précisant que la structure médicale que l’on avait avant l’apparition du coronavirus ne disposait pas d’un système de veille et d’alerte qui permet de tout savoir.

Sur ce registre toujours, il souligne que la réunion tenue il y a trois semaines au niveau du ministère de la Santé et de l’Action sociale avait été sponsorisée par des organisations qui cherchent des informations sur la population mondiale comme l’USAID. « Parce que même à Tamba, l’infirmier qui est dans les profondeurs de la brousse est doté gratuitement d’un ordinateur, en plus d’une prime, pour qu’il puisse transmettre des informations chaque soir à l’USAID », mentionne encore l’invité de ce jeudi de l’émission « Infos du matin ». A l’en croire, on en est arrivé à une situation où nous n’avons plus aucune maitrise réelle sur les statistiques afférentes à notre système de santé.

Qui plus est, dit-il : « A cause de la stigmatisation, y a même des gens de haut niveau qui refusent toute forme de communication jusqu’à leur mort »

Au cours de cette émission, Dr Babacar Niang a aussi déploré un manque de concertation dans le cadre de la gestion de la pandémie. « En tant qu’urgentistes, on ne nous laisse pas le temps de réfléchir. On a des procédures administratives et des décisions qui sortent à tout venant. On est plus que perdu. On est pris au dépourvu, on est obligé de se battre. La raison :  on est dans un programme, on n’est pas dans un problème de soins », révèle-t-il ; avant de préciser : « Y a un gros lobby qui est quelque part, qui a décidé de prendre en charge cette maladie-là. Y’en a qui disent que ce sont de grandes pharmacies qui ont injecté beaucoup d’argent pour détenir des informations stratégiques aux fins de faire des recherches pour découvrir un vaccin ou des médicaments. C’est la première fois au Sénégal que pour une maladie on ne paie rien pour des soins ».

« Les médecins privés, c’est 40% de la population médicale, quand on nous met à l’écart en concevant un programme, c’est parce que quelque part, il y a anguille sous roche », dénonce le directeur de Suma Assistance. Autre ombre au tableau, selon ses dires, ils n’ont pas vu la couleur des 100 milliards alloués au secteur de la Santé, dans le cadre de riposte au coronavirus. « Le plus petit masque c’est moi-même qui l’achète pour pouvoir travailler correctement », fustige encore l’invité de la Tfm.

Avant de conclure, Dr Babacar Niang fait état de menaces à peine voilées, relatives à des pressions fiscales, qu’il aurait reçues, à cause de ses révélations.