NETTALI.COM – La montagne risque d’accoucher d’une souris, au sujet du Gouvernement de majorité présidentielle élargie ainsi théorisé. Le Pds a officiellement décliné l’offre ; tandis qu’à Rewmi, des voix qui engagent la parole de Idrissa Seck, ne sont pas consentantes.  Toute la question est maintenant de savoir qui ça peut bien intéresser de faire dans l’entrisme, à part des politiques sans poids électoral consistant et en perte de vitesse ?

Au moment où le Comité de pilotage du Dialogue national (Cpdn), dirigé par Famara Ibrahima Sagna, fait son bilan à mi-parcours, via la réalisation d’un documentaire, des voix, au sein de l’opposition significative se font entendre pour exclure toute perspective d’enter dans le Gouvernement de majorité présidentielle élargie annoncé par les cancans. Pourtant, de nombreux chroniqueurs croyaient savoir que ces concertations devaient déboucher sur la mise en place d’un Gouvernement dit « d’union nationale », sous le mode sous lequel Me Abdoulaye Wade intégra à deux reprises l’équipe d'Abdou Diouf dans les années 90, consécutivement à la pacification de l’espace politique, via la mis en place d’un Code électoral consensuel.

Invité mercredi passé à l’émission "Faram Facce", Doudou Wade a soutenu que contrairement à une rumeur répandue, le Parti démocratique sénégalais n’est pas obnubilé par une entrée dans le gouvernement. « Le Pds a défini depuis longtemps quel comportement il doit adopter, une fois dans l’opposition. Nous ne sommes pas un parti qui va participer à ce gouvernement. Nous resterons un parti d’opposition parce que nous avons des solutions pour les Sénégalais. Notre responsabilité n’est pas de participer à un gouvernement. Nous sommes un parti de conquête du pouvoir », a éclairé l’ancien président du groupe parlementaire affilié au Parti démocratique sénégalais.

Ce neveu du président Wade accuse toutefois la bande à Oumar Sarr de négocier en messe basse pour intégrer l’attelage.  Il trouve que « le gouvernement d’union nationale, s’il voit le jour, n’ira pas loin ». Aussi, souligne-t-il que certes le président Sall est « esseulé depuis la suppression de la Primature », mais, dit-il, il a assez de collaborateurs pour travailler, tout en « laissant l’opposition s’opposer ».

La position de Rewmi de Idrissa Seck est toutefois moins claire. Si l’ancien Premier ministre observe l’omerta sur ce dossier, un élément de son entourage de premier cercle, Yankhoba Seydi en l’occurrence, dit que la formation politique orange n’est pas prête à rejoindre le gouvernement de Macky Sall. Seydi, qui était invité ce 28 juillet à Rfm Matin, n’a toutefois pas manqué de mettre en garde certains responsables de Rewmi qui « s’activent » dans l’ombre pour pouvoir intégrer l’attelage gouvernemental. « Cela peut intéresser d’autres. Je sais qu’il y a des responsables de Rewmi qui s’activent dans l’ombre, mais je les avertis, ils ne doivent pas trahir les valeurs du parti», prévient-il.

Ce que Yankhoba Seydi n’a pas mentionné : d’éminents membres de la méga-coalition qui a soutenu la candidature de Idrissa Seck, à la dernière présidentielle, tels que Mamadou Diop Decroix et surtout Malick Gackou, sont soupçonnés de vouloir intégrer l’attelage.  Ont-ils l’onction de Idy ? Mystère et boule de gomme !

Ousmane Sonko, arrivé 3e à l’élection de 2019 et des leaders de l’opposition de moindre envergure électorale, réunis dans le Congrès de la renaissance démocratique, ne sont pas non plus partants, en ce qui concerne le gouvernement ainsi mis en perspective historique.

Toutes choses qui amènent à se demander qui ça peut bien intéresser de rejoindre le gouvernement de Macky Sall ? L’offre est d’autant plus inopportune que l’économie sénégalaise, en direction de 2024, subira les contrecoups néfastes du coronavirus qui viennent exacerber « la tension de trésorerie » alléguée avant l’apparition de la vague pandémique.

Le dialogue pourrait ainsi se réduire à l’exigence de meilleures conditions démocratiques pour des élections moins contestées. Pour le Pds, il peut s’agir d’une voie pour obtenir la réhabilitation de Karim Wade. Et au milieu de tant d’incertitudes, demeure le mystère sur la volonté prêtée à Macky Sall de briguer un 3e mandat.