NETTALI.COM- Invité à l’émission « Jury du dimanche », le président de l’Union des magistrats sénégalais ( Ums) est revenu sur les procès de Karim Wade et de celui de Khalifa Sall. Souleymane Téliko confie que certaines déconvenues pouvaient être évitées.

 « Avec les procès de Karim Wade et de Khalifa Sall, il y a eu le sentiment que les juges sénégalais n’ont pas eu le courage d’aller jusqu’au bout parce que souvent la Cour de Justice de la Cedea a infirmé des jugements ? ». Réagissant à cette question de Mamoudou Ibra Kane, Souleymane Téliko est sans appel. « Sur l’affaire Karim Wade, il y a eu moins de problème. Le problème juridique qui s’était posé, c’était sur l’affaire Khalifa Sall. », a-t-il répondu.

« Effectivement, la Cour de Justice de la Cedeao considérait que dans l’affaire Khalifa Sall, il y avait une violation d’un des principes qui garantissent un procès juste et équitable : c’est la présomption d’innocence.  Il faut le regretter », a soutenu le président de l’Union des magistrats sénégalais (Ums). Avant d’ajouter : « je le regrette franchement, parce que j’estime que nous avons toutes les ressources humaines de qualité et qu’ils peuvent nous épargner ce genre de déconvenue ».

Poursuivant son analyse, il ajoute : « je peux considérer que la Cour de Justice de la Cedeao avait raison parce qu’il y avait d’une part la violation de la présomption d’innocence et d’autre part, il y avait une violation des droits de la défense par la Justice sénégalaise. Cela est clair ».

Face à ces griefs, le magistrat pense qu’il faudrait qu’il ait beaucoup de débats sur toutes ces questions pour qu’on en tire les enseignements nécessaires du point de vue juridique. Mieux, il estime que si on doit modifier les dispositions, qu’on le fasse pour le bien de la Justice.