NETTALI.COM – Lors de la réunion du conseil des ministres, mercredi dernier, il y a eu une chaude passe d’armes entre l’ex-Premier ministre, Boun Abdallah Dionne et le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération internationale, Amadou Hott. C'était en présence, naturellement, du chef de l’Etat Macky Sall qui, selon WalfQuotidien, n’a pas bronché.

Il y a de cela quelques mois, le très bien introduit WalfQuotidien révélait que le ministre Amadou Hott et Abdoulaye Daouda Diallo, ont échangé des propos aigres-doux, en conseil des ministres, pour une affaire de conflit de compétences.

Le même journal, dans sa publication de ce samedi, informe que lors de la dernière séance de la réunion hebdomadaire du gouvernement, Mahammad Boune Dionne, désormais Secrétaire général de la présidence de la République, s’en est vertement pris au ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération internationale, sur des questions du domaine de compétence de ce dernier.

« En effet, il nous revient de nos radars à l’avenue Léopold Sédar Senghor qu’Amadou Hott s’est fait remonter les bretelles par Dionne. Ce, devant leur patron commun, Macky Sall, qui n’a pas bronché. L’ex-patron du Fonsis, ancien bras droit de Kéba Keindé à Dubaï et ancien vice-président de la Bad, qui a donc roulé sa bosse un peu partout, ne se serait pas laissé marcher dessus, défendant avec force ses positions », écrit WalfQuotodien. « La passe d’arme a été très chaude. Tous les ministres étaient aphasiques. Le président de la République s’est levé à un moment et est sorti passer un coup de fil avant de reprendre la réunion. Il y avait un vrai malaise dans la salle du conseil », souffle le journal qui cite ses sources.

Ces mêmes sources ont également confié au quotidien, qu’au «Château», on riait sous cape, même si une telle scène est devenue un épiphénomène. Car, ainsi qu'informe le journal, le Baye Fall de Macky Sall, comme il y en a beaucoup d’autres, attaque tout le monde. Et le patron laisse toujours faire. Tout le monde se rappelle que, en octobre 2018, à la même réunion du Conseil des ministres, l’homme avait fait sentir au ministre des Finances de l’époque, Amadou Bâ, ses coups de sang lors d’un arbitrage budgétaire. Auparavant, le «consultant bancaire» Mohamed Dia était savonné «optima- optimum» pour avoir osé critiquer la gestion économique de Macky Sall, de même que le médiateur de la République, Alioune Badara Cissé, dont le seul tort est d’avoir pleuré sur le sort des populations du Ferlo.

En tout cas, selon le journal, certains ministres le surnomment «Monsieur google», à cause de sa propension à toujours lancer le moteur de recherche pour une vérification dès qu’un problème s’invite à la table du conseil, ce qui n’est pas faire preuve de compétence. Et ses agissements agacent l’attelage gouvernemental neutre et impavide de Macky 2, régime où tout est centré sur un seul homme qui donne des ordres téléphonés. Ces échanges assez vifs avec le ministre Hott, sa nouvelle tête de turc, après Amadou Bâ, l’ancien argentier de l’Etat et dans une moindre mesure son successeur, Abdoulaye Daouda Diallo et les autres, semblent montrer que l’homme ignore qu’il n’a plus sa marinière de Premier ministre. Pourtant, le coeur du dispositif de l’Etat sans Premier ministre doit être le Secrétaire général du gouvernement (Sgg) qui organise l’ordre du jour du Conseil des ministres. Le Secrétaire général de la présidence de la République, nommé par un autre décret de même rang que le Sgg ne sont pas membres du gouvernement. L’ancien ministre délégué au Budget sous le régime d’Abdoulaye Wade, Mouhammadou Abdoulaye Sow, vient d’en faire une brillante démonstration chez des confrères, la semaine écoulée.

Comme nous l’indiquait jadis le journal, si le comportement de Dionne est intrigant, le silence de Macky Sall est tout aussi surprenant. Ce, puisqu’il semble adopter la position de Salomon, ni pour ni contre, et celle de l’autruche qui ne veut ni voir ni entendre. Mais, ne dit-on pas souvent que la femme (ou le Prince) varie, bien fou est celui qui s’y fie