NETTALI.COM – Devant les externalités négatives de la propagation du COVI-19, avec une courbe de croissance orientée à la baisse, le chef de l’Etat a pris quatre mesures phares pour tenter d’endiguer les contrecoups néfastes de la vague pandémique.

 L’impact du COVID19 a structuré la trame de l’adresse à la nation du chef de l’Etat ce 3 avril 2020. Le taux de croissance projeté à 6,8%, redescend à 6,8, après avoir suivi une progression soutenue sur plusieurs années.

Conséquemment, Macky Sall a prescrit quatre mesures visant à renforcer la résilience de notre économie qui subit de plein fouet l’impact du COVID-19.

Des secteurs comme le tourisme, l’hôtellerie, la restauration, les transports, le commerce, la culture, les bâtiments et travaux publics, entre autres, sont durement affectés.

"Devant l’urgence, et en attendant une évaluation complète des effets de la crise sur l’économie nationale, j’ai mis en place un Programme de résilience économique et sociale, afin de renforcer notre système de santé et soutenir nos ménages, notre diaspora, nos entreprises et leurs salariés ", rappelle-t-il.
Ce programme est décliné en quatre axes :

Le soutien au secteur de la santé à hauteur de 64,4 milliards

Premièrement, le soutien au secteur de la santé à hauteur de 64,4 milliards, pour couvrir toutes les dépenses liées à la riposte contre le COVID-19.

Renforcement de la résilience sociale des populations

Deuxièmement, le renforcement de la résilience sociale des populations. L’Etat prendra en charge les dépenses suivantes : 15,5 milliards, pour le paiement des factures d’électricité des ménages abonnés de la tranche sociale, pour un bimestre ; soit environ 975 522 ménages ; 3 milliards, pour la prise en charge des factures d’eau de 670 000 ménages abonnés de la tranche sociale, pour un bimestre ; 69 milliards, au lieu des 50 initialement prévus, pour l’achat de vivres au bénéfice d’un million de ménages éligibles ; 12,5 milliards, pour aider la diaspora.

Sauvegarde de la stabilité macroéconomique et financière

Troisièmement, l’Etat sauvegardera la stabilité macroéconomique et financière pour soutenir le secteur privé et maintenir les emplois à travers un programme d’injection de liquidités assorti de mesures fiscales et douanières.

Ainsi, 302 milliards seront consacrés au paiement dus aux fournisseurs de l’Etat. Les règles et priorités de paiement concourant à l’objectif de stabilité économique seront publiées et connues de toutes les entreprises. Ces dernières s’engageront à maintenir les salaires.

Une enveloppe de 100 milliards sera spécifiquement dédiée à l’appui direct des secteurs de l’économie les plus durement touchés par la crise, notamment les transports, l’hôtellerie mais également l’agriculture. De même, en rapport avec le secteur financier, l’Etat mettra en place un mécanisme de financement à hauteur de 200 milliards, accessible aux entreprises affectées, selon une procédure allégée.

L’Etat procédera au remboursement des crédits de TVA dans des délais raccourcis pour remettre de la trésorerie aux entreprises. Des remises et suspensions d’impôts seront accordées aux entreprises qui s’engageront à maintenir leurs travailleurs en activité pour la durée de la crise, ou à payer plus de 70% du salaire des employés mis en chômage technique pendant cette période.

Cette facilité de trésorerie concerne les retenues opérées sur les salaires et les cotisations sociales que les entreprises du secteur privé versent à la Caisse de sécurité sociale et à l’IPRES. Pour la mise en œuvre de cette mesure, l’administration fixera, en toute transparence, les règles concernant les engagements de l’Etat et la responsabilité des entreprises.

Les Petites et Moyennes Entreprises dont le chiffre d’affaires est inférieur ou égal à 100 millions de francs CFA, et les entreprises évoluant dans les secteurs les plus impactés par la pandémie, notamment le tourisme, la restauration, l’hôtellerie, le transport, l’éducation, la culture et la presse, bénéficieront d’un différé de paiement des impôts et taxes jusqu’au 15 juillet 2020.

Au titre du soutien à l’investissement, il y aura une prolongation du délai général de paiement de la TVA suspendue recouvrée par la douane et les services fiscaux de 12 à 24 mois ; ce qui représente un report de paiement de 15 milliards sur l’année 2020. Il sera accordé une remise partielle de la dette fiscale constatée au 31 décembre 2019, due par les entreprises et les particuliers, pour un montant global de 200 milliards.

De même, l’Etat procédera à la suspension du recouvrement de la dette fiscale et douanière des entreprises les plus affectées par le COVID-19. En contrepartie, elles devront s’engager à maintenir les salaires de leurs employés ou à payer plus de 70% du salaire des employés mis en chômage technique. Les entreprises et personnes physiques qui soutiennent le FORCE COVID-19 sous forme de dons versés au compte ouvert au Trésor public, pourront déduire ces dons de leur futur résultat fiscal.

"J’ai également ordonné une réorganisation du budget par des coupes sur les dépenses de fonctionnement et d’investissements reportés ; ce qui correspond à une économie de 159 milliards de francs CFA. En outre, le gouvernement sécurisera 178 milliards pour couvrir partiellement des pertes de recettes budgétaires induites par la crise" prescrit le président Sall.

Lutter contre toute pénurie artificielle et hausse indue des prix

Quatrièmement enfin, le Programme de résilience économique et sociale permettra d’assurer l’approvisionnement régulier du pays en hydrocarbures, produits médicaux, pharmaceutiques, et denrées de première nécessité.

"Le gouvernement veillera particulièrement à lutter contre toute pénurie artificielle et hausse indue des prix. L’ensemble des dépenses liées à la mise en œuvre du Programme de résilience économique et sociale seront couvertes par le Fonds de Riposte contre les Effets du COVID-19, FORCE-COVID-19, doté de mille milliards de FCFA, financé par l’Etat et des donations volontaires", s'engage le chef de l'Eat.

"Au nom de la Nation, je remercie celles et ceux qui ont déjà contribué au FORCE-COVID-19 : secteur privé, personnes physiques et partenaires au développement. J’invite toutes les bonnes volontés à se joindre à cet élan de solidarité nationale", remercie le président de la République.

Afin d’assurer les meilleures conditions d’inclusion et de transparence, le FORCE-COVID-19 sera supervisé par un Comité de pilotage qui comprendra des représentants de l’Etat, de l’Assemblée nationale, toutes sensibilités confondues, et de la société civile. Au demeurant, cette crise doit aussi nous faire réfléchir davantage sur nos limites et nos vulnérabilités.

"Nous avons fait de grands progrès dans la production agricole pour assurer notre souveraineté alimentaire. Mais nous devons encore produire plus, et mieux consommer sénégalais pour être moins dépendants des marchés extérieurs. Je tiens particulièrement à la mise en œuvre accélérée du Programme d’autosuffisance en riz", termine, sur ce registre, Macky Sall.