NETTALI.COM – Dans sa publication de ce lundi, EnQuête nous apprend que « la longévité de certains magistrats à des postes, parfois stratégiques, n’est pas pour plaire à tous les hommes de loi qui réclament plus d’équité et de transparence dans la gestion des carrières ».

Selon le journal : "Pendant que certains magistrats sont comme des nomades, valsant de tribunal à tribunal, au gré des conseils supérieurs de la magistrature, d’autres, à leur poste, semblent inamovibles. Soit parce qu’ils sont si récalcitrants que leur promotion est presque inenvisageable, soit parce qu’ils sont si dociles que leur rétrogradation est quasi impossible".

C’est ainsi que notre source souligne :  "Depuis quelques années, l’Union des magistrats sénégalais (UMS) se bat pour qu’il y ait des critères objectifs et transparents dans la gestion des carrières des magistrats ". Parmi ses propositions, il y a la limitation de la durée dans certaines fonctions, l’appel à candidatures pour les chefs de juridiction et de parquet, la faculté du Conseil supérieur de la magistrature de faire des propositions pour les nominations de ces derniers... Pour la structure, il est contreproductif de maintenir un magistrat, pendant longtemps, à un même poste. Mais jusque-là, la requête tarde à se concrétiser. Le sort des magistrats, assis comme debout, dépend souvent du bon vouloir de l’Exécutif, selon beaucoup d’observateurs.

Au niveau du parquet, l’histoire retiendra des noms qui ont beaucoup duré au tribunal de grande instance de Dakar. Parfois, on a comme l’impression qu’on y entre pour ne plus jamais en sortir. En poste depuis 2013, Serigne Bassirou Guèye va, bientôt, rejoindre le rang des septénaires. Mais il est loin de battre le record de longévité. En fait, dans la capitale, la longévité est presque devenue une marque de fabrique. En effet, des prédécesseurs de M. Guèye comme Abdoulaye Gaye et Pape Begouma Diène ont fait 10 ans au poste ou presque.

Le plus dramatique a trait à la question de l’âge de la retraite. Cette équation de l’âge de la retraite, selon les confidences de magistrats, c’est la loi portant prolongation de l’âge de départ à la retraite pour certains hauts magistrats. Laquelle, constatent nos interlocuteurs, a fini de bloquer tout le système. “Il y a des gens sortis en 2006-2007 qui sont jusqu’à présent des subalternes, parce que simplement, ça ne bouge pas au sommet de la pyramide. Quatre des membres de cette grande promotion ont du mal à devenir procureurs pleins, à cause de cette loi inique’’, regrette un magistrat.

Pire, renchérit-il, il y a des magistrats qui partent à la retraite, en laissant en poste d’autres qui sont plus âgés. “Et leur seul mérite, c’est d’avoir la confiance du chef de l’Etat. C’est inique’’, lâche-t-il, dépité. Notre source plaide également en faveur de tous ces vétérans qui ont passé plus de 20 ans dans les régions et qui n’ont pu accéder à la capitale. Donnant des exemples de juges qui sont à Thiès, des procureurs qui sont à Fatick notamment, il estime qu’il urge de remettre de l’ordre dans tout ça.