NETTALI.COM – Les magistrats de la Cour des comptes, venus contrôler  le Fonds national de promotion de l’entreprenariat féminin (FNPE), avaient été éconduits par le ministre Moustapha Diop. L’affaire avait défrayé la chronique en 2015. Dans sa livraison de ce lundi, EnQûete nous apprend que le président de la Cour des comptes et le président de la CEP ont porté plainte auprès du procureur de la République.

Après la publication de ses trois rapports (2015,2016 et 2017), la Cour des comptes est largement revenue, ce samedi, sur le comportement du ministre Moustapha Diop qui avait tout simplement refusé que le Fonds national de promotion de l’entreprenariat féminin (FNPE) sous tutelle de son département ministériel, soit contrôlé. Pire, l’actuel ministre de l’Industrie aurait alors traité les magistrats qui étaient venus pour effectuer le contrôle d’agents corrompus.

En réaction aux agissements du ministre, indique-t-on toujours dans le rapport 2015, le président de la Cour des comptes et le président de la CEP ont porté plainte contre Moustapha Diop auprès du procureur de la République, pour propos diffamatoires et entrave à l’action de la cour et à l’exercice régulier des fonctions de magistrat. “Parallèlement, les faits constatés ont été portés à la connaissance du procureur général près la Cour des comptes qui, à son tour, a saisi cette cour en vue de l’ouverture d’une procédure d’amende pour entrave à l’encontre de l’administrateur du FNPEF, M. Abdoulaye Dahibou Seck.

Ainsi, dans son jugement, la Cour des comptes a considéré que “les refus répétés et injustifiés de participer au lancement de la mission et de remettre les documents demandés par la CEP constituent une entrave à la mission de la cour qui tombe sous le coup de l’article 63 de la loi organique sur la Cour des comptes. Ce faisant, la Cour des comptes a condamné l’administrateur du FNPEF à 4 millions F CFA représentant le maximum de la peine encourue’’.

Quid de Moustapha Diop ? A-t-il été sanctionné ou non ? Le rapport ne s’est pas proposé sur la suite de la plainte déposée contre lui.

Pour rappel, ayant été saisi par la Cour des comptes pour être contrôlé par la chambres des entreprises publiques (CEP), l’administrateur du FNPE, M. Abdoulaye Dahibou Seck, avait d’abord fait part de son indisponibilité et sollicité le report du contrôle à une date qu’il communiquerait.

Puis, la date du 5 juin 2015 a été fixée pour le lancement de la mission de la cour au FNPE. Seulement, à cette date, l’administrateur du fonds ainsi que tous ses collaborateurs étaient absents au rendez-vous. Pire, souligne-t-on, dans le rapport 2015 de l’organe de contrôle, “à la date du 8 juin 2015 retenue de concert entre le président de la CEP et l’administrateur du FNPEF, la réunion de lancement n’a pu se tenir en raison des agissements du ministre délégué en charge de la Microfinance, M. Moustapha Diop. Ce dernier s’est, de manière impromptue, introduit à la rencontre et s’est opposé au démarrage du contrôle, en faisant des griefs à la démarche de la cour et en prétendant que les magistrats auraient reçu de l’argent’’. L’actuel ministre de l’Industrie ne s’est pas arrêté. Il a continué ses manœuvres, en intimant l’ordre à l’administrateur du Fonds national de l’entreprenariat féminin, Abdoulaye Dahibou Seck, et à ses agents de quitter la salle. Empêchant ainsi aux agents du corps de contrôle de faire leur travail.