NETTALI.COM - Les organisations de défense des droits de l'homme engagent la bataille pour la libération de Guy Marius Sagna. Elles promettent de saisir la Haute Cour de justice de la Cedeao.

" Si la situation de forfaiture que vit Guy Marius Sagna ne cesse pas, nous n'excluons pas de saisir la Haute cour de justice de la Cedeao et le Groupe de travail des Nations unies car il n'a jamais menacé la stabilité sociale ".

La menace est brandie par Seydi Gassama, directeur exécutif d'Amnesty international, section sénégalaise. C'était lors d'une conférence de presse tenue  mercredi 30 janvier, par les organisations de défense des droits de l'homme.

En effet, ces dernières ont décidé de venir en appoint aux avocats de l'activiste pour la libération de ce dernier.

" Nous avons une dette envers Guy Marius Sagna. Il a fait don de sa personne et de sa liberté. Il aurait pu se vendre comme les footballeurs. Les avocats ont beau défendre, mais ils butent sur un pouvoir judiciaire qui continue d'obéir au desiderata de l'Exécutif ", a déclaré Me Amadou Aly Kane, pour justifier le sens du combat des organisations dont la Raddho.

Outre la saisine des juridictions internationales, Me Kane soutient que les religieux, surtout l'église, seront sensibilisés sur le cas de Guy.

Il a aussi fustigé la partialité supposée dans le traitement du dossier avec la libération des co-inculpés de l'activiste ainsi que la disproportion entre les faits reprochés et l'infraction.

Seydi Gassama estime pour sa part que le membre de Frapp France dégage est détenu arbitrairement. Le pire, dans des conditions inhumaines, dit-il. D'après M. Gassama, l'État dans sa volonté de " casser moralement " Guy Marius Sagna l'a mis à l'isolement en prison en le mettant dans le quartier réservé aux terroristes présumés et en le privant de visites puisque depuis son incarcération, le 4 décembre 2018, il n'en a reçu que huit.

Pour Me Assane Dioma Ndiaye de la Ligue sénégalaise des droits humains ( Lsdh) " cette stigmatisation est une atteinte à la dignité humaine et la présomption d'innocence". Il a déploré une rupture d'égalité liée au fait que Guy Marius Sagna soit le seul prisonnier. C'est pourquoi, le président d'Amnesty Sénégal, Me Amadou Diallo, plaide pour un toilettage des textes afin que les pouvoirs du procureur soient diminués pour que les citoyens ne soient pas très souvent détenus arbitrairement, surtout à la suite de manifestations. Car, d'après Elimane de l'organisation Article 19, " la liberté d'expression est un droit fondamental et les manifestations jouent un rôle intéressant dans la vie politique".