NETTALI.COM  - Les défenseurs de l'environnement vont devoir déchanter. Malgré les déclarations d'intention, la décharge de Mbeubeuss ne sera ni fermée ni transférée. Le gouvernement promet plutôt une modernisation du site.

Les populations des quartiers environnants en avaient fait le combat de leur vie. Regroupées au sein d'un collectif dénommé "Mbeubeuss dégage", elles exigeaient la fermeture définitive de cette décharge créée en 1968. Mais elles vont devoir déchanter malgré les lourdes menaces qui pèsent sur leur santé. Après l'échec d'un premier round de négociations, le gouvernement et les représentants des populations ont pu trouver un accord jeudi. Ainsi, finie la promesse de fermeture de la décharge. Le gouvernement a reculé pour finalement promettre une modernisation du site.

En effet, à défaut de la fermeture réclamée à cause des effets particulièrement nocifs de la décharge de Mbeubeuss sur la santé et la sécurité de Malika, les populations vont se contenter d'une... modernisation. Elles ont exprimé leurs complaintes au cours d'une audience publique tenue jeudi avec le ministre de l'Urbanisme, du Logement et de l'Hygiène publique. Sur sa page Facebook, le ministre Abdou Karim Fofana se glorifie de l'accord obtenu. "Nous avons visité cet après-midi la décharge de Mbeubeuss. Selon le Diaraf Matar Diop de Keur Massar, elle existe depuis 1968 sur demande du Président Senghor qui a voulu transférer l'ancienne décharge de Yarakh. Nous avons pu noter la difficulté des personnes qui vivent aux environs du site à cause de la fumée qui est à l'origine des problèmes de santé et particulièrement ceux respiratoires. Il y a aussi les récupérateurs qui vivent de cette activité et qui ont peur de perdre leurs revenus si la décharge est déplacée", écrit-il. Avant de poursuivre: "Nous avons écouté les différents acteurs et surtout le mouvement "Mbeubeuss dégage " qui est très engagé pour le cadre de vie de leur communauté. Cependant, rien ne saurait justifier la mise en feu des pneus et de certains déchets afin d'en tirer de la ferraille et en même temps enfumer les habitants et agresser la santé de nos compatriotes. Rien ne saurait justifier l'absence de service de sécurité sur le site afin d'éviter les batailles entre bandes et surtout le travail des enfants."

Et c'est donc pour interdire ce phénomène que le gouvernement a pris des mesures conservatoires comme l'installation  d'un poste de police et d'un dispensaire pour la sécurisation du périmètre de la décharge en relation avec le ministère de l'Intérieur, l'interdiction du travail des enfants, mais aussi de la mise en feu des déchets et des pneus sur le site.  Des infrastructures que le ministre promet de réceptionner d'ici la fin du mois.