NETTALI.COM - A quelques heures de la manifestation que la plate-forme NOO LANK compte organiser à la Place de l’Indépendance, Dakar est sous haute tension. Alors que l’on redoute que le coup de la bande à Guy Marius Sagn soit réédité, le préfet Alioune Badara Samb, qui a interdit la manifestation, justifie cette décision.
La Préfecture de Dakar assure que force restera à la loi, après avoir interdit la manifestation que projette de tenir la plate-forme NOO LANK cet après-midi.
Dans les colonnes du quotidien EnQuête, ce vendredi, Alioune Badara Sambe avertit : “J’espère que les gens seront responsables. Comme je l’ai dit, aucune autorité responsable ne peut laisser faire une trouble dans cette zone stratégique que constitue la Place de l’indépendance. Même en France, des manifestations sont interdites. Il revient à l’autorité administrative, et à lui seul, d’apprécier’’.
Dès lors, la grande question qui se pose encore est de savoir si les contestataires vont tenter le même coup que leurs camarades en prison ? Ce, d’autant plus que, lors de leur première manifestation, vendredi dernier, certains responsables avaient donné un ultimatum au gouvernement. Ils menaçaient de marcher, par la force, sur le Palais au cas où leurs camarades ne sont pas libérés. Mais, la tâche risque d’être beaucoup plus ardue, si l’on sait que l’Etat est mobilisé au plus haut sommet pour que, jamais, ce qui s’était passé avec les camarades de Guy Marius Sagna ne se reproduise.
Pour rappel, ces derniers avaient pu braver une interdiction de marcher sur l’axe Place de l’indépendance-palais de la République. Ils avaient pu surprendre la vigilance des forces de l’ordre et étaient parvenus à s’accrocher aux grilles de la Présidence. Ce qui leur avait valu leur arrestation. S’ensuivit alors la sanction du Commissaire central, Mamadou Ndour, qui a été limogé, environ une semaine après.
Un officier "blanchit" le commissaire Ndour
A en croire cet officier interrogé par EnQuête, cette sanction n’était que du dilatoire. Ce qui s’est passé, estime-t-il, ne saurait être totalement imputée au Commissaire Ndour. “En fait, affirme-t-il, il faut savoir que ce dernier a un chef. Quand il y a des manifestations, il lui revient de mettre en place un Plan. Mais, ce plan, il l’envoie à son chef, le directeur de la sécurité publique. Celui-ci l’envoie, à son tour, à son chef qui est le directeur général. Lui aussi va l’envoyer à son chef qui n’est personne d’autre que le ministre. Donc, si le plan n’est pas bon, pourquoi les autres ne l’ont pas remarqué ? Je pense que la meilleure posture était de voir les causes profondes, pour savoir pourquoi les choses n’ont pas marché. Pas de se débiner’’. En outre, souligne notre interlocuteur, le Commissaire central ne commande pas le GMI. “Il donne juste une mission, mais pas commander’’. S’y ajoute, déplore-t-il, la rapidité avec laquelle la sanction a été prise. “Cela montre qu’on n’a pas pris le temps de faire enquête sérieuse. Comment ces gens ont pu marcher jusqu’au palais ? Cela doit quand même interpeller tout un chacun. Où étaient les services de renseignement ? Lesquels dépendent du directeur en charge de la surveillance du territoire, qui dépend du directeur général, qui dépend du ministre de l’Intérieur. Ce qui est arrivé à ce Commissaire est regrettable".