NETTALI.COM – Les sorties de Moustapha Cissé Lô ne vont certainement pas rester sans conséquence. Au sein de l’Alliance pour la république (Apr), de plus en plus de voix se font entendre pour réclamer des sanctions contre le président du Parlement de la Cedeao. Sauf que le Président Macky Sall manque vraiment de marge de manœuvre pour arrêter son «encombrant» compagnon.
«Le Président va siffler la fin de la récréation.» Ces propos du député Abdou Mbow, porte-parole adjoint de l’Alliance pour la république (Apr), sont interprétés par beaucoup comme les prémices de futures sanctions contre Moustapha Cissé Lô qui s’illustre depuis quelque temps dans des attaques en règle contre des collaborateurs du chef de l’Etat. Le débat se pose même dans les instances de l’Apr. «Le cas Moustapha Cissé Lô a été abordé lors d’une des réunions hebdomadaires de la Cellule des cadres républicains», confie un responsable du parti de Macky Sall.
A en croire cette source, s’il est vrai que la question divise, la majorité des membres plaide pour des sanctions contre Moustapha Cissé Lô. Faut-il alors exclure de l’Apr, un de ses membres fondateurs ? «Je ne sais pas, mais la tendance est à la sanction», répond notre interlocuteur. Autrement dit, si le président de la République suit les conseils des responsables de son parti, il va incessamment prendre des sanctions contre Moustapha Cissé Lô qui s’est encore illustré ce lundi en demandant, dans un communiqué, l’audit de la gestion du budget de l’Assemblée nationale par Moustapha Niasse. La question est alors de savoir quelles sanctions Macky Sall peut-il bien prendre contre l’ancien patron de l’Apr dans le département de Mbacké.
S’il est vrai que Moustapha Cissé Lô pourrait être exclu de l’Apr, une telle exclusion n’aura pratiquement pas d’effets. D’autant que Cissé Lô ne gère aucune instance formelle de l’Apr, ni au sommet ni à la base. Lui qui avait préféré quitter sa base de Mbacké pour se «réfugier» à Dakar afin de ne pas gêner le chef de l’Etat dont la coalition n’a pas cessé de perdre des élections à Touba depuis son accession au pouvoir. Mieux, sanctionner Moustapha Cissé Lô serait d’autant plus délicat que l’homme n’occupe actuellement que des mandats électifs. Il est député et rien ni personne ne peut l’obliger à démissionner. Même s’il est toujours possible de manœuvrer pour qu’il perde son poste de vice-président à l’Assemblée nationale ou celui de président du Parlement de la Cedeao.
Toutefois, si Macky Sall ne peut pas limoger Moustapha Cissé Lô comme il l’avait fait, le 13 juillet 2012, quand ce dernier, ministre-conseiller à la présidence de la République, menaçait de cracher sur son poste de député s’il n’était pas élu président de l’Assemblée nationale, le chef de l’Etat peut, par contre, taper sur son portefeuille en le privant des marchés qu’il gagne dans la distribution des semences et des intrants. Sauf que ce sera la meilleure manière d’en faire une victime ou même le transformer en un monstre qui attaque et tire sans discernement.