CONTRIBUTION - L’augmentation  récente des tarifs de l’électricité  est l’occasion d’une cabale jamais égalée contre l’ancien DG et les travailleurs de la SENELEC, sur la base d’une mauvaise foi avérée.

En effet, les performances  de cet ex DG dans la production et la fourniture de l’électricité et son engagement de baisse des tarifs  dès l’arrivée de notre gaz prévue en 2022, sont qualifiés d’enfumage. Et sa politique de gestion des ressources humaines ainsi que la rémunération des travailleurs sont considérés à tort comme les causes de la hausse des tarifs.

La SENELEC ne disposait que de 687 mégawatts avec un taux de disponibilité de 56%, alors qu’en 2018, sa capacité a été portée à 1100 mégawatts avec une disponibilité de 82% ! De même, les consommateurs en 2011 subissaient en moyenne  900 heures de coupure, soit 39 jours dans l’année, qui sont ramenées à 24 heures  dans l’année  !

Comment peut-on dès lors dire,  en âme et conscience  que ces performances sont de l’enfumage ?

De même, comment peut-on savoir que la masse salariale de la SENELEC fait à peine 10% de ses coûts et l’incriminer dans la cherté des tarifs de l’électricité, au point même de pas prendre en considération que celle-ci a baissé de 54,7 milliards  en 2017 à 53,6 milliards en 2018,  soit 1,1 milliard de moins, dans le seul but de mettre à l’index la politique de gestion des ressources humaines de l’ex DG dans la hausse des tarifs ?

Ce que ces détracteurs, de mauvais aloi évitent de reconnaître, c’est que la hausse des tarifs intervenue le 1er Décembre 2019, fait suite à une stabilité des tarifs de 2012 à 2017 et à une baisse de 4% à 11% en 2017, grâce à la volonté du Président de la République de prendre en charge dans le budget national, les incidences des fluctuations du cours du baril et du dollar, pour protéger le pouvoir d’achat des consommateurs et la compétitivité des entreprises. Ce, malgré les injonctions du FMI et de la Banque mondiale pour mettre fin à ces subventions et leurs propres railleries accusant le gouvernement de ne pas gérer les ressources publiques de façon optimale, en  refusant d’appliquer  la «  vérité des prix », en conformité avec les exigences des  Institutions de Bretton Woods !

Cette volonté politique du président Macky Sall de protéger le pouvoir d’achat des consommateurs et la compétitivité des entreprises a coûté budgétairement  318 milliards et l’accumulation des arriérés de payement de la dette intérieure qui à la longue risquait d’annihiler leurs gains de compétitivités obtenus grâce à cette subvention.

Mais les consommateurs et les entrepreneurs savent que grâce à ces subventions, ils ont connu une plus grande accessibilité à une électricité de meilleure qualité qui a accompagné la relance de notre Economie,  faisant atteindre  son taux de croissance en moyenne de plus de 6% de 2014 à 2019, contre 3% antérieurement.

Il n’y a que nos détracteurs invétérés,  appuyés par des «  Professeurs Economistes  de la Chair » genre Meïssa  Babou, pour chercher à ne pas fâcher le FMI et la Banque mondiale, en occultant les effets de la fluctuation du cours du baril et du dollar sur les tarifs de l’électricité, pour accuser l’ex DG,  de mauvaises performances, et les travailleurs, de sur – rémunération, pour expliquer   la hausse des tarifs de l’électricité à partir du 1er Décembre 2019.

Même lorsque l’Etat, sur les 26% de gap à financer pour équilibrer les comptes de la SENELEC d’ici le 31 Décembre 2019 afin de  lui permettre de garder le cap, malgré la pression du FMI et de la Banque mondiale qui exigent la fin des subventions pour faire supporter tous les 26% aux usagers, décide de prendre  en charge les 20% et de  transférer aux  usagers les 6% restants,  pour avoir une marge qui lui  permet d’apurer l’accumulation de la dette intérieure qui plombe la compétitivité de nos entreprises, nos détracteurs montent au créneau pour nous accuser d’amateurisme !

Ils ne désarment même pas lorsque l’Etat décide de ne pas faire supporter cette augmentation des tarifs à 54% des usagers les plus faibles, mais à la faire supporter aux usagers moyens par  une hausse entre 5% et 7%, et une hausse de 10% aux usagers   les plus nantis  qui font 20% du total.

Puisque les  Professeurs d’ Université font partie de ces 20%, s'ils ont voulu instrumentaliser leurs étudiants dans leur mobilisation pour annuler cette hausse,  en abusant de l’incarcération d’un de leurs collèges pour un délit  de manifestation dans une zone de sécurité interdit.

Même, pour prendre en compte les risques de répercussion  sur les prix de consommation courante, de la hausse  de 6% des tarifs  pour les entreprises qui utilisent la moyenne et la haute tension, l’Etat est parvenu à faire accepter au Patronat, la hausse des salaires catégorielles de 5% pour les Cadres, et de  8% pour les autres  pour préserver le pouvoir d’achat des travailleurs du secteur privé.

Mais, cela n’a pas empêché nos  détracteurs de hurler au «  lâchage des consommateurs » par l’Etat, pour se donner  un prétexte pour  appeler à une mobilisation générale pour annuler cette hausse, ou à défaut,  exiger  le départ du  Président Macky Sall,  qui est, aujourd’hui, en même temps, Président de la République,  Chef de l’Etat et du Gouvernement.

Cette manière de chercher à assouvir leur revanche après leur débâcle mémorable à la Présidentielle de Février 2019, ne pourra prospérer, que lorsque  ne se rassemblent pas, les organisations  des travailleurs et celles des politiques, au   pouvoir comme dans l’opposition,  et celles  de la société civile , qui sont soucieuses  de notre souveraineté nationale, de la  justice sociale, de  la paix civile et de  la stabilité dans notre pays, pour  se dresser contre ces réactionnaires antidémocratiques et apatrides, afin de  mettre en échec leurs manœuvres de déstabilisation de notre pays, à leurs fins inavouées, mais parfaitement perçues.

Ne les laissons pas prendre le monopole de la rue, des médias et des réseaux sociaux !

Ibrahima SENE PIT/SENEGAL

       Dakar le 17 Décembre 2019