NETTALI.COM – La polémique sur les semences supposément détournées mérite une enquête en bonne et due forme. Le Forum Civil, qui exige la lumière, interpelle de nouveau le président Macky Sall, après avoir écrit à ce dernier, au lendemain des révélations de Yakham Mbaye, qui mouille son camarade de parti Moustapha Cissé Lô.

En marge d’une rencontre qui s’est tenue ce samedi à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Birahim Seck a, de nouveau, interpellé le chef de l’Etat sur les révélations de Yakham Mbaye. Pour mémoire, celui-ci a accusé Moustapha Cissé Lô d’avoir détourné des quantités importantes de semences. « Voyez-vous le débat auquel on assiste aujourd’hui autour de qui a pris les semences, qui n’a pas pris. Le Forum Civil interpelle de nouveau le président de la République. Il a toutes les données agricoles. Il a la liste des gros producteurs ayant bénéficié de semences pour le mil, le maïs et l’arachide. Ce sont des gens qui ne sont pas des agriculteurs et qui captent une manne financière importante appartenant au peuple sénégalais.  Les flux financiers illicites partent de là. Nous engageons le président de la République à prendre des mesures fortes pour mettre fin à cette pratique », a averti Birahim Seck, qui rencontrait la Fédération des amicales des étudiants de Bignona, pour une sensibilisation sur les flux financiers illicites, en partenariat avec Tax Justice Network Africa.

Le coordonnateur du Forum Civil a ainsi alerté sur les causes du terrorisme et trouve que celles-ci sont reliées aux inégalités sociales. Il en veut pour preuve : le Niger, le Burkina Faso et le Mali, qui sont les pays les plus confrontés à ce péril, dans la zone, sont au bas du tableau en termes d’indice de développement humain et de perception de la corruption. « En 2017, le Burkina Faso a produit plus de 40 000 tonnes d’or. C’est un pays immensément riche, tout comme le Niger et le Mali. Pourtant, les populations ne peuvent pas jouir de ces ressources et elles s'enfoncent dans la pauvreté et l'insécurité. C’est pourquoi les populations doivent interpeller le gouvernement pour arrêter les flux financiers illicites. Il faut traquer l’argent issu de la criminalité, de la drogue, des détournements. C’est de l’argent injecté dans les circuits normaux », indique Birahim. Il promet d’autres rencontres avec les étudiants des autres universités du Sénégal. « On projette même de sortir des universités pour élargir les échanges à d’autres acteurs, parce que tous les secteurs sont touchés par ce phénomène. Il y a de cela quelques jours, vos confrères du journal Libération ont évoqué les flux financiers illicites dans le secteur des télécommunications », ajoute M. Seck.

Pour finir, Birahim Seck reproche au gouvernement de refuser de publier les rapports, alors que, selon ses dires, on assiste à un accroissement des inégalités.