NETTALI.COM - C’est une révélation de Seynabou Ndiaye Diakhaté, président de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac). Lors d’une sortie à Pikine, elle explique que si la corruption a de beaux jours dans notre pays, c’est en partie parce que certaines entreprises qui refusent de cautionner cette pratique sont exclus de certains marchés publics.  

Pikine a abrité la cérémonie officielle de lancement de la quinzaine nationale de sensibilisation sur la corruption. Une occasion saisie par Mme Seynabou Ndiaye Diakhaté, la présidente de l'Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), pour révéler qu’au Sénégal beaucoup  d’entreprises privées cèdent à la tentation de corrompre pour pouvoir gagner des marchés publics.

En effet, ajoute-t-elle, «celles qui refusent de céder à cette pratique désastreuse pour l'économie nationale se retrouvent prises au piège de pratiques qui les isolent des marchés publics. En d'autres termes,  le refus de céder à la corruption isole certaines entreprises, qui sont ainsi sanctionnées par une privation de marchés publics. Ces entreprises sont ainsi confrontées au renchérissement des coûts des facteurs de production, qui les rend moins compétitives et ralentit leur croissance.  Ces manœuvres qui sont le fait des corrompus, mais également des corrupteurs, installent ainsi le secteur privé sénégalais dans «un cercle vicieux qui déstructure et affaiblit l'économie nationale», révèle Seynabou Ndiaye Diakhaté.

Elle ajoute que la corruption s’est également installé dans le secteur éducatif, certains parents acceptant de mettre la main à la poche pour s’assurer de la réussite de leurs enfants.  «Nous sommes convaincus que les résultats les plus spectaculaires de la lutte contre la corruption nous viendront du secteur éducatif, notamment de l'enseignement préscolaire, élémentaire et secondaire», a fait savoir Mme Seynabou Ndiaye Diakhaté.