NETTALI.COM - Le Regroupement des diplômés sans emploi du Sénégal (Rdses) déplore la stratégie du Sénégal pour endiguer le phénomène. Face à la presse ce mardi, ils ont dénoncé la discrimination dans le marché de l'emploi et interpellent les autorités pour faciliter l’accès aux professions libérales.
" Il y a une complicité entre l'Etat et ceux qui sont dans la profession libérale. Les concours qui permettaient aux jeunes d'avoir de l'emploi ne sont plus organisés de manière constante, parfois on note des intervalles de cinq ans", tonne le coordonnateur adjoint du Rdses, Ives Léonard Nzalé.
Pour ces diplômés, la profession libérale est fermée. " Au Sénégal, il y a moins de 50 notaires, moins de 50 huissiers, moins de 500 avocats. Est-ce normal pour un pays de 16 millions d'habitants?, s'interroge-t-il.
Avant d'ajouter : " Le gouvernement n'a pas valorisé la jeunesse. Nous disons non à cette injustice. Nous voulons que le gouvernement résolve la question du chômage d'ici 2020 sous peine d'accentuer l'insécurité".
A les en croire, l'heure de se faire entendre a sonné. " Nous avons tout fait, écrire des projets, faire des demandes d'audience mais l'autorité a fait la sourde oreille. Récemment nous voulions organiser un set-in mais le préfet nous l'a interdit en déployant les forces de l'ordre. Maintenant nous avons décidé de faire une grande marche le 20 décembre. Nous invitons tous les diplômés et les 50 mille étudiants à venir nous soutenir pour exiger que le problème de l'emploi soit réglé", préviennent ces diplômés.
Las de cette situation inconfortable, Nzalé et ses camarades comptent mener ce combat jusqu'au bout.
" Si l'autorité continue à faire la sourde oreille, nous allons organiser des manifestations quotidiennes sur l'étendue du territoire car nous ne sommes plus dans la dynamique de négocier. Le gouvernement néglige la jeunesse, néglige l'emploi. Ce qui intéresse nos gouvernants c'est la politique et le cumul des mandats. Nous exigeons le respect, nous exigeons l'emploi qui est un droit constitutionnel", réclament-ils.
Selon eux, les diplômes sont laissés à leur propre sort ce qui est paradoxal pour un Etat qui tend au développement.
" Il n'y a pas les hommes qu'il faut à la place. Les diplômés sont laissés en rade alors que les partisans et militants sont dans les bureaux. Raison pour laquelle il ne se passe un jour sans scandale.
Malgré notre situation difficile, nous n'allons pas tenter l'immigration clandestine ni vendre de la drogue encore moins se verser dans le blanchiment d'argent. Nous exigeons tout simplement un emploi décent", clament les membres de Rdses.
Quand est-il de l'auto-emploi et la Délégation à l'emploi Rapide (DER)?
" Le lundi de l'annonce de l'enveloppe qui sera attribuée à la Délégation à l'emploi Rapide (DER), nous avions dit que ces fonds pourraient être utiles à la jeunesse et à l'entrepreunariat pour combler le gap de jeunes sur le marché de l'emploi mais si le virus politique qui a corrompu le recrutement dans la fonction publique atteint également les sphères de la DER, cette enveloppe ne servirait absolument a rien. Malheureusement c'est qui a été noté car notre regroupement a coaché la rédaction de neuf projets de jeunes déposés à la DER. Et ces projets ne sont pas encore financés", regrette le Regroupement des diplômés sans emploi.