NETTALI.COM – Après le sabre d’El hadji Oumar Tall, les Sénégalais vont-ils assister à un autre événement historique avec le rapatriement de la dépouille de l’héroïne Alioune Sitoé Diatta enterrée à Tombouctou au Mali ? C’est en tout cas le souhait d’Alioune Tine. Pour ce faire, l’ancien patron de la Raddho appelle à une mobilisation nationale.

«Mobilisation de l'opinion pour rapatrier au Sénégal la dépouille de l'héroïne Aline Sitoé Diatta enterrée de façon anonyme au milieu de nulle part à Tombouctou.» Tel est l’appel lancé sur les réseaux sociaux par l’ancien président de la Rencontre africaine de défense des droits de l’homme (Raddho). Alioune Tine explique avoir profité d’une mission à Tombouctou au Mali
pour se recueillir à la tombe de l'héroïne de la Casamance.

«Cette grande patriote ayant eu une vision alors qu'elle travaillait à Dakar, elle a tout lâché pour se rendre en Casamance pour appeler à la résistance contre la Colonisation. Appelant en refuser de payer les taxes en nature (le riz) et à s'engager dans la guerre. Elle a été arrêtée et déportée à Gao puis à Tombouctou ou elle décède en 1944», rappelle Alioune Tine. Qui ajoute : «Elle a été enterrée devant sa maison juste devant le lit d'une rivière asséchée, pratiquement seule au monde. Les inscriptions en arabe sur sa tombe ont été effacées par les groupes armés djihadistes. La tombe est gardée par une famille musulmane très pieuse qui nous a révélé qu’Aline Sitoé Diatta est considérée comme une sainte dans la ville des 333 saints qu'est Tombouctou.»

Il révèle d’ailleurs en avoir parlé avec l'autorité intérimaire qui a promis de le mettre en contact avec le maire. «Nous demandons solennellement au président de la République Macky Sall et au maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé, de prendre toutes les initiatives diplomatiques opportunes auprès de leurs homologues maliens pour que le corps d’Aline Sitoé Diatta soit rapatrié à Cabrousse auprès des siens», lance Alioune Tine. Parce que, pour lui, «le Sénégal doit absolument promouvoir la mémoire de cette héroïne qui a été déportée comme d'autres résistants africains au colonialisme, comme Samory Touré, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké». Et, dit-il, «ne pas honorer la mémoire d’Aline Sitoé, c'est comme la punir une deuxième fois après sa déportation, en la confinant sa tombe dans un anonymat infamant».