NETTALI.COM - Dans les colonnes du journal Le Quotidien, Aïssata Sall réagit à sa nomination au poste d'Envoyée spéciale u chef de l'Etat. Elle bat en brèche les arguments de ceux qui remettent en cause l'utilité du poste, perçu comme une simple récompense politique en contrepartie de son revirement de la veille de la dernière présidentielle. 

"Le poste n’existe que par ce que la personne qui est nommée en fait. L’idée que j’en ai est extrêmement sérieuse et importante. Et aujourd’hui, sur le plan international comme national, nous pouvons accomplir et mettre en œuvre la politique définie par le chef de l’Etat. C’est quand même du sérieux. D’autres responsabilités sont confiées aux uns et aux autres, pas seulement à l’Envoyée spéciale, mais à tous les autres qui, autour du président de la République, lui devant et nous avec lui, les réalisent pour le bien du Sénégal. Et puis, je crois que c’est un peu tiré par les cheveux - excusez-moi du terme - que de dire cela. En tout cas, moi j’ai la pleine confiance que c’est une mission extrêmement importante au service du Sénégal. Et je l’accomplirai inchallah dans la plénitude de mes capacités et de mes compétences", justifie l'ex-ministre de la Communication sous Abdou Diouf entre 1998 et 2000. "Mais Envoyée spéciale partout où cela est nécessaire et pour la sauvegarde des intérêts du Sénégal et de son image. Pour cette tâche-là, je pense qu’il y a tellement à faire qu’il  n’y a peut-être que les ignorants ou ceux-là qui ne connaissent pas la République, qui est chose sacrée, qui peuvent penser ainsi", tente--t-elle encore de donne du contenu à son poste.

La mairesse de Podor a aussi précisé que cette nomination entraîne son départ de l'Assemblée nationale. C'est ainsi qu'elle dira "Oui je peux dire en vraie nostalgique, l’Assemblée nationale est un cénacle très formateur pour le politique. J’y ai énormément appris et je pense que c’est le lieu par excellence où les politiques s’affrontent dans le sens noble du terme. Quand je suis arrivée à la première Législature à laquelle j’ai eu l’honneur de participer, j’ai énormément appris. Comme on dit, j’ai blanchi sous le harnais des débats parlementaires. Et d’ailleurs, mes collègues députés n’ont pas manqué de me dire hier : «Ta voix va nous manquer.» Et je leur ai répondu que ce sont eux et les débats qui me manqueront. C’est peut-être aussi cette hargne et cette passion qui me manqueront. Mais bon, c’est une autre façon aussi de faire la politique et, comme je le dis, au service du Sénégal. Parce que pour moi, l’essentiel c’est le Sénégal et seulement le Sénégal".

"Vous savez, à chaque responsabilité ses avantages et ses inconvénients. On ne peut pas avoir des fonctions gouvernementales, être un soldat pour le pays, et puis revêtir le manteau d’une liberté absolue. Je pense que l’un dans l’autre, il faut savoir garder la mesure et je ne dérogerai pas à cela", précise Aïssata Tall Sall.