NETTALI.COM - La vérité a éclaté sur la dernière saisie de drogue au large des côtes sénégalaises : 700 kilogrammes de cocaïne d’une valeur d’environ 35 milliards FCfa ont été interceptés par la marine. Les six personnes arrêtées ont été déférées au parquet ce mercredi et font l’objet d’un premier retour de parquet.

Dans le cadre de la lutte contre l’émigration clandestine, l’Espagne appuie le Sénégal. Des patrouilles sont organisées conjointement par la Marine sénégalaise et la Guardia espagnole dans le cadre du Frontex. Les deux unités interceptent ainsi toutes les embarcations de fortune qui engagent le chemin de l’Europe.

Dans la nuit du 31 octobre dernier, comme à leur habitude, la Marine sénégalaise et la Guardia espagnole effectuent des patrouilles. Vers 1 heure 45, ils aperçoivent en haute mer les lumières de trois petits bateaux de type vedettes flybridge. Les trois navires se trouvaient à cet instant même entre les eaux sénégalaises et gambiennes.

Le convoi de surveillance se dirige vers les bateaux suspects, croyant avoir affaire à des passeurs et leurs clients. En se rapprochant des trois vedettes flybridge, ils comprennent qu’ils avaient affaire à d’autres types de délinquants.

Les éléments de la Marine et de la Guardia les somment de s’arrêter. Les commandants des trois bateaux, connaissant la nature de leur chargement, refusent d’obtempérer et mettent les gaz. Les commandos marins procèdent à des tirs de sommation. Ce qui a eu l’effet de faire stopper deux des trois bateaux. Le troisième, lui, réussit à disparaître.

Les deux bateaux immobilisés sont minutieusement inspectés. Et des stocks de cocaïne sont découvert. Les plaquettes de drogue étaient emballées comme de la friperie dans des bâches. Après inventaire, le stock a été estimé à près d’une tonne.

La cargaison et les occupants des bateaux sont conduits sous bonne escorte à la Marine, sise au Port autonome de Dakar.

Six personnes arrêtées

Toutes les autorités judiciaires compétentes sont prévenues. Un représentant du parquet du tribunal de grande instance de Dakar, des éléments de la police, de la Douane et de la Gendarmerie font le déplacement pour assister à la pesée de la drogue. La balance affiche 700 kilogrammes. Après les contrôles techniques pour confirmer qu’il s’agit bien de cocaïne, la drogue a été mise sous scellé et gardée dans un conteneur placé sous haute surveillance d’une équipe mixte composée de la police, de la gendarmerie et de la Douane.

Les cinq personnes arrêtées (John Syvoce, Hollandais, Seam Robert Chapman, ressortissant écossais, Abdou Mboup, franco-sénégalais, Laghmouri Said, français et Fayçal Bout Baur, né en 1987 à Agadir et ayant grandi en France) ont été conduits dans les locaux de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis) où ils ont été placés en garde à vue.

Informé, le Procureur Serigne Bassirou Guèye a automatiquement ouvert une enquête confiée à l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants qui est spécialisé et outillé pour ce type de dossier. Du coup le commissaire Ibrahima Diop, précédemment chef de la Dic, nouvellement affecté dans cette unité, hérite du dossier.

Au cours de leurs investigations, les éléments de l’Ocrtis ont appris que l’un des deux bateaux convoyant la drogue, avait été acheté et livré la veille à la Somone auprès d’un certain Athie (sans autres précisions) à 7 millions de Fcfa. Le bonhomme est domicilié à Nord Foire à Dakar. Il a été arrêté chez lui par la police.

L’itinéraire de la drogue

Au cours de l’enquête, les policiers ont pu savoir que la drogue provient du Brésil. Elle devait transiter par le Sénégal avant d’être acheminée, par voie maritime, en Europe, via le Maroc.

Les six mis en cause, dont Athie le vendeur d’un des bateaux, sont accusés d’association de malfaiteurs, trafic international de drogue dure et usage de moyen de transport par voie maritime.

Ils ont été déférés au parquet et doivent passer en instruction. En attendant que le Procureur finisse de rédiger son réquisitoire introductif, document par lequel il devra saisir un juge d’instruction, les mis en cause ont bénéficié d’un retour de parquet.