NETTALI.COM- Ce 14 septembre marque la commémoration du décès de Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh, troisième Khalife général des tidianes, rappelé à Dieu il y a 22 ans.

Le Fils de El Hadj Malick Sy et de Sokhna Safiétou Niang, né en 1904 a été rappelé à Dieu le 14 septembre 1997. Dès sa tendre enfance, « Dabakh », comme le surnomment certains fidèles, fut confié à Serigne Hady Touré auprès de qui il a appris et maîtrisé le Coran entre Fass Touré et Diacksao. Il a occupé le khalifat de 1957 à 1997. Ce qui lui a valu le surnom de «Borom 40 ans zéro faute ».

Durant son khalifat, le saint homme a bien marqué les esprits et continue de le faire. «Dabakh », connu pour sa générosité légendaire, a marqué à jamais les Sénégalais pour avoir été le chantre du dialogue islamo-chrétien. En tant qu’apôtre de la paix, il a su prôner l’unité dans les différentes familles religieuses du Sénégal.

Mame Abdou était également un véritable régulateur social dont la voix se faisait entendre lorsqu’une crise traversait le pays. A cet effet, le marabout n’hésitait pas à rappeler à l’ordre les acteurs (politiques, syndicalistes) de quel que bord ils sont.

L’auteur de la célèbre phrase «Naniou tape xol yi » (unissons-nous), continue d’être présent surtout dans le paysage politique grâce à ses messages. Parmi ceux-ci, il y a son discours lors de la levée du Président Lamine Guèye le 11 juin 1968. Le chef religieux appelait à l’unité mais dénonçait également ceux qui utilisent leur pouvoir pour nuire.

Mais son message le plus vivace, c’était celui lancé aux députés. Serigne Abdou Aziz Sy disait : « lorsqu’on vous soumet un projet de loi, avant de le voter, vérifiez si c’est dans les lois pour l’intérêt du peuple ». Un message diffusé toujours en boucle par les radios à chaque fois que le vote d’une loi par l’Assemblée nationale suscite beaucoup de controverses.

Le savoir était aussi l’un des caractéristiques du marabout qui fut un intellectuel hors pair. Car, Dabakh avait des connaissances en lettres, grammaire, droit islamique, sciences… Le marabout chanteur et poète était aussi un grand exploitant agricole. D’ailleurs, ceci lui avait valu en 1955 la médaille agricole décernée à lui par le colonisateur.