NETTALI.COM – M El Hadj Amadou Sall dément l’existence du Protocole de Doha. A l’en croire, Karim Wade n’a rien signé pour sortir de prison en juin 2016. Au contraire, avance-t-il, c’est en application d’une consigne de feu Serigne Sidy Makhtar Mbacké qu’il avait accepté de quitter le Sénégal. Cette thèse est à rebours de la version servie par Oumar Sarr. Ce dernier a récemment révélé que Wade-fils le pressait de participer au dialogue de cette-là pour obtenir la liberté. Sur un autre registre, l’avocat, qui a accompagné le pape du Sopi à Conakry durant la campagne pour la présidentielle de février passé, rapporte que des chefs d’Etat africains et Serigne Mountakha Mbacké avaient convaincu Me Wade de renoncer à son projet de « déstabilisation ».

Selon Me El Hadj Amadou Sall, ce qui est appelé Protocole de Doha, renvoyant à un deal supposé, sous les auspices qataris, pour faire sortir Karim Wade de prison en juin 2016, relève de la fantasmagorie et de la fantaisie.

« Quand Karim Wade a été gracié en juin 2016, des journalistes m’avaient interrogé. Je leur avais dit clairement que certes on ne pouvait pas tout mettre sur la place publique, mais je ne travestirai jamais la vérité. Mes divergences avec Karim Wade  ne vont pas me pousser à raconter des contrevérités pour nuire à ses intérêts.  En réalité, avant sa libération, on lui avait demandé d’écrire pour obtenir une grâce présidentielle, il avait catégoriquement refusé de signer quoi que ce soit. Si vous vous vous souvenez bien, quand il a quitté la prison, il est allé directement chez Madické Niang où l’attendait le fils ainé de Serigne Sidy Makhtar Mbacké, en l’occurrence,  Serigne Moustapha Mbacké. Ce dernier était porteur d’un message personnel du défunt khalife général des Mourides demandant à Karim Wade d’accepter de quitter le Sénégal, pendant un moment pour revenir », éclaire-t-il, ce dimanche,  à l’émission « Sortie » sur Walf Tv.

De l’avis de Me Sall, Karim n’aurait jamais accepté de sortir de prison s’il n’avait pas reçu une consigne du défunt marabout dans ce sens. « Quiconque tient une autre version que celle-là raconte des histoires », recadre-t-il. « Serigne Sidy Makhtar manifestait beaucoup d’affection à l’endroit de Karim Wade », témoigne l’avocat.

Cette révélation de Me El Hadj Amadou Sall est à rebours de la version servie par Oumar Sarr.  « C’est grâce au premier dialogue que Karim Wade a été libéré », déclarait l’ex-numéro 2 du Pds, au mois de mai dernier, à l’occasion de la cérémonie de lancement du dialogue national.

Pas plus tard que le 23 août passé, Oumar Sarr ajoutait que Karim Wade avait menacé de quitter le Pds si le parti ne participait pas au dialogue initié en 2016.

Il  a informé que l’idée de rencontrer Macky Sall pour lui parler de la libération de Karim Wade lui était venue à l’esprit suite à une visite qu’il avait rendue à Rebeuss au concerné qui «dépérissait».

Au cours de cette émission « Sortie », El Hadj Amadou Sall, qui a accompagné le pape du Sopi à Conakry durant la campagne pour la présidentielle de février passé, rapporte que des chefs d’Etat africains et Serigne Mountakha Mbacké avaient convaincu Me Wade de renoncer à son projet de « déstabilisation ». Parmi ces présidents africains, il cite ceux du Mali, du Tchad et de la Guinée Conakry. Selon ses dires, ces derniers craignaient pour la stabilité du continent en cas de troubles au Sénégal.