NETTALI.COM- Le Cadre unitaire des organisations privées d’enseignement supérieur (Cudopes) redoute le syndrome des bacheliers non orientés. Car, l’Etat du Sénégal n’a pas encore épuré la dette due à ces établissements privés et qui avoisine les 18 milliards

 Dans un contexte d’orientation des nouveaux bacheliers, le Cudopes élève la voix pour réclamer encore les arriérés que l’Etat du Sénégal doit aux établissements d’enseignement privé. Lors d’une conférence de presse tenue ce mardi, son coordonnateur, Jean-Marie Sène, a expliqué qu’à ce jour, «sur les factures de 2017-2018, il reste encore plus de 25 %, soit 3 milliards de F Cfa, à honorer et aucun règlement n’est fait au titre de l’année 2018-2019 pour un montant qui va au-delà des 15 milliards de F Cfa».

Il renseigne qu’en 2018, et au courant l’année 2019, les rencontres entre le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri) et le Cudopes ont permis de convenir de la nécessité de respecter les engagements pris quant au règlement des sommes dues aux établissements, conformément aux conclusions de la réunion du 22 novembre 2018. Cette rencontre entre les deux ministres - celui des Finances et celui de l’Enseignement supérieur de l’époque - d’une part, et le Cudopes d’autre part, avait permis de déterminer comment les 16 milliards de F Cfa allaient être payés dans le temps.

Ces engagements consignés dans un compte-rendu donnaient, dans une première partie, les modalités d’exécution des 8 milliards de F Cfa inscrits dans la loi de finances rectificative (Lfi) 2019, au moyen d’un échéancier avec des montants.

Poursuivant ses explications, M. Sène de rappeler que la rentrée avait alors pu être faite, en janvier 2019, sur la base de la déclinaison de l’échéancier. Du mois de janvier à avril 2019, cet échéancier a été globalement respecté, réglant partiellement les arriérés jusqu’en 2017-2018.

Par contre, signale-t-il, «la deuxième partie des engagements, tendant à inscrire 4 milliards de francs dans la première Lfr 2019, n’a pas été effective, de même que les 4 autres milliards qui devaient provenir d’un réaménagement du budget du Mesri».

A la date d’aujourd’hui, Jean-Marie Sène dénonce le fait que «le ministre de l’Enseignement supérieur n’ait pas donné suite à cette correspondance du 9 août 2019, instituant un statu quo préjudiciable aux discussions et installant l’angoisse chez les parents et les étudiants».

Ainsi, l’appel du Cudopes aux parents consiste à dire que les Epes ont assuré un service fait au profit des étudiants «sans être payés ». Ceci en accumulant les dettes dans les établissements qui affectent la qualité et la paix sociale.

«Le Cudopes redoute le syndrome des bacheliers non orientés»

«Concernant les bacheliers 2019, le Cudopes regroupe des entités qui sont libres dans leurs prises de décision, chacune dans son contexte en fonction de ses propres réalités, son espace et ses engagements financiers et moraux. C’est pourquoi il faut redouter le retour du syndrome et du malaise des bacheliers non orientés. Ceci, en raison du risque d’une impossibilité, pour les Epes, d’absorber ceux qui leurs seront affectés, faute de couverture budgétaire».

Aux étudiants qui, dit-il, sont dans les Epes côtoyant les personnels et vivant les conditions des Epes, le Cudopes déclare son ouverture aux propositions qui lui seront faites pour poursuivre les cours. Malgré les difficultés qui résultent du non-respect par l’Etat de ses engagements.