NETTALI.COM –Dénonçant l’incarcération de Adama Gaye et de Guy Marius Sagna,  le leader de Aj / Pads pense que l’article 😯 est anachronique. Cependant, Mamadou Diop Decroix invite le reste de l’opposition à revoir les méthodes de lutte, "pour organiser le peuple".

Ayant pris part depuis les années 60 aux luttes décisives pour l’approfondissement de la démocratie sénégalaise, Mamadou Diop Decroix, se prononçant sur les affaires Adama Gaye et Guy Marius Sagna, trouve anormal qu’on continue d’emprisonner des opposants ou des journalistes sur la base de l’article 80.

« Envoyer quelqu'un en prison pour alerte au terrorisme, cela ne fait pas sérieux. Moi j'ai fait 8 mois de prison en 1975 avec l'article 80. 44 ans après cet article est encore là. La question de fond, c'est que nous avons un système qui, depuis 1960, refuse de bouger. On a l'habitude de dire « les hommes passent, les institutions demeurent ». C'est une mauvaise formulation. Au Sénégal, on doit dire : « Les hommes passent, le système reste », a-t-il dénoncé de la tribune de l’émission Grand Jury, de ce dimanche.

Toutefois, il demande à ses camarades de l’opposition de revoir leurs méthodes pour atteindre à l’efficacité.

« La question est de savoir comment faire pour que les Sénégalais viennent s'adjoindre à la lutte. Nous devons changer de stratégie. Ce que l'opposition doit faire, c'est organiser le peuple. Il faut s'organiser par département. Il faut des coordinations départementales, communales, de quartier. Les Sénégalais sont indignés, révoltés, mais cela ne suffit pas. Et on veut surfer sur l'indignation des Sénégalais. Cela ne marchera pas... », regrette-t-il.

Au rayon de l’affaire PETRO-TIM, il rappelle qu’ils ont « envisagé dans le cadre du Fpr de déposer une plainte à Paris ». « La balle est dans le camp de l'État. Ce sont des ressources nationales. Si les choses marchaient normalement, nous ne serions pas arrivés là. Il faut sortir de l'auberge », avertit l’ancien ministre de la Communication, sous le magistère de Me Abdoulaye Wade ».

Pour finir, il a, au sujet de l’affaire des 94 milliards, dénoncé une justice du double-standard en ces termes : « Pourquoi on n’a pas mis en place une commission dans l’affaire du Prodac ? Pourquoi on n’a pas mis une commission dans l’affaire Aliou Sall ? L’Assemblée n’est pas libre. Et cette affaire des 94 milliards avec Mamour Diallo, montre que tout cela n’est pas sérieux ».