NETTALI.COM – L’affaire Guy Marius Sagna s’internationaliste. Après la sortie des avocats de l’activiste qui ont introduit une demande de mainlevée, Docteur Cheikh Tidiane Dièye a décidé de saisir l’Organisation des nations unies (Onu) à travers son groupe de travail sur la détention arbitraire.

 

«Guy Marius Sagna, un combattant des droits de l’homme et de la transparence en détention arbitraire au Sénégal.» Tel est le titre du document que Cheikh Tidiane Dièye, membre de la plateforme «Aar liñu Bokk» a envoyé au groupe de travail des Nations-Unies sur la détention arbitraire. La lettre est précisément adressée à M. Seong-Phil Hong,  Président-Rapporteur du groupe de travail. «Je voudrais porter à l’attention du Groupe de Travail des Nations-Unies sur la Détention Arbitraire le cas d’un militant sénégalais détenu depuis plusieurs jours de manière arbitraire et illégale. Il s’agit de Monsieur Guy Marius Sagna, un militant des Droits de l’homme, un pacifiste, combattant de la transparence et de la bonne gouvernance actif dans toutes les luttes citoyennes et politiques sénégalaises menées ces dernières années. Il a été arrêté et détenu en prison depuis plusieurs jours avant qu’un motif fallacieux n’ait été inventé contre lui», écrit Cheikh Tidiane Dièye. Selon lui, le cas du membre du collectif «Frapp/France dégage» mérite une action de la part du groupe de Travail des Nations-Unies.

Rappelant les faits, il souligne que «le lundi 15 juillet dans la soirée que le commandant de la gendarmerie de Colobane a laissé un message à Guy Marius Sagna pour l'informer que le lendemain une convocation lui serait fait parvenir. Le lendemain mardi, 16 juillet 2019, un peu après 10 heures, quatre (04) éléments de la section de recherche de la gendarmerie de Colobane sont venus lui remettre la convocation dans les locaux où l'organisation Frapp-France Dégage tient ses réunions à Dieuppeul à Dakar. Il a reçu le document et leur a dit "d'accord". Mais ils ont ajouté "Vous êtes en état d'arrestation". Et à la question "quelle infraction ai-je commis ?", ils lui ont demandé de les suivre. Ce qu'il a aussitôt fait. Ils l'ont conduit dans les locaux de la Gendarmerie.» «Sur place, poursuit-il, les gendarmes enquêteurs lui signifient que c'est le procureur qui les a instruit de l’amener afin qu’il s'explique sur deux posts qu’il a publiés la veille sur sa page Facebook.» «Mais aucune infraction ne lui a été notifiée», soutient Cheikh Tidiane Dièye dans le document adressé au groupe de travail des Nations-Unies. Il s’agit en fait de deux posts écrits par l’activiste après le décès d’Ousmane Tanor Dieng.

«En vérité, faute d'avoir une infraction à lui opposer du point de vue du droit, relativement aux deux posts susmentionnés, le procureur a instruit le gendarme enquêteur d'essayer une autre piste pour trouver une infraction. N’importe laquelle, apparemment, pourvu seulement qu’on puisse le détenir pour quelque chose. C'est ainsi que le gendarme enquêteur a interpellé Guy Marius Sagna sur un «autre» post qu'il aurait «partagé» sur Facebook qui aurait dit que la «France exercerait un chantage terroriste au Sénégal» pour mettre la main sur les ressources naturelles découvertes au Sénégal, notamment le pétrole et le gaz. En fait, sa première piste ayant échoué, le Procureur cherchait maintenant à lui reprocher le contenu d’un texte dont il n’était pas l’auteur. Ce texte en vérité, a été présenté dans une conférence publique du Mouvement «FRAPP- France Dégage», dont il est membre, quelques jours auparavant», souligne le coordonnateur de «Aar liñu Bokk» convaincu que le procureur s’est trompé.

Suffisant pour demander au Groupe de Travail des Nations-Unis sur la Détention Arbitraire d’interpeler le gouvernement du Sénégal sur le cas de Guy Marius Sagna qui est «un cas avéré de détention arbitraire».